Par Slim Essid, Chef du Pupitre Sports

En tant que sixième entraîneur de l’histoire des Gee-Gees de l’Université d’Ottawa, Yanick Evola est en train de devenir peu à peu un personnage emblématique des sports universitaires. Sa nomination en tant qu’entraîneur de l’année lors de la saison 2015-2016 lui a valu une place spéciale dans la profession et n’a fait que confirmer la valeur de son travail depuis des années. 

La Rotonde : Est-ce qu’être entraîneur était dans votre ligne de mire ?

Yannick Evola : J’ai commencé à faire du hockey dès mon plus jeune âge. Après, à l’université, j’ai travaillé avec Dany Slim, mon entraîneur universitaire que je considère comme un mentor en quelque sorte. J’admirais beaucoup ce qu’il faisait et je dirais que ça c’était mon début de carrière. Au niveau des études, j’ai fait un baccalauréat en éducation pendant deux ans et ensuite j’ai continué avec une maîtrise en psychologie du sport à l’Université de Montréal. J’étais passionné par ce domaine, mais je n’ai pas complété le diplôme. Je dirais qu’à cette période là, j’étais vraiment apprivoisé par le métier de coach et j’ai commencé justement à coacher à la Ligue nationale féminine, aujourd’hui appelé Ligue féminine de hockey. J’ai même été propriétaire de l’Axion de Montréal, qui a ensuite changé de nom en les Canadiennes de Montréal. J’ai vraiment beaucoup aimé l’expérience!

LR : Comment votre expérience vous sert-elle aujourd’hui à la tête des Gee-Gees?

YE : Premièrement, j’ai bâti le programme de A à Z et j’ai donc été la première personne à le mettre en place au collège Montpetit. C’est sûr que ça m’a donné beaucoup d’expérience sur comment déléguer, gérer un certain nombre de choses comme les voyages sur la route ou un staff, une équipe… Cela m’a donné l’opportunité de faire bien plus que d’entraîner un collectif. Le côté administratif était très présent mais c’était vraiment phénoménal. J’ai aussi eu la chance d’entraîner de très bonnes joueuses comme Mélodie Daoust, nommée meilleure joueuse olympique, qui a joué à McGill et à Ottawa pendant cinq ans. Le fait d’entraîner des joueuses de l’équipe nationale ça a été un excellent apprentissage, un grand défi!

LR : Est-ce que votre carrière de joueur vous a préparé ?

YE : Oui, c’est sûr. La vie dans le sport apprend beaucoup de valeurs au niveau de l’état d’esprit, de la gestion du stress, du leadership, de la gestion et de la discipline, et j’en oublie. Il y a beaucoup de choses apprises, oui.

LR : Comment jugez-vous la saison des Gee-Gees?

YE : Je la juge comme très positive jusqu’à maintenant. C’est sûr que la défaite face à Concordia reste à part mais la saison a été très bonne. Troisièmes au classement, on a battu quatre différentes équipes de qualité, avec trois séries sur quatre de gagnées, avec cinq matchs contre chaque équipe. On a gagné quatre parties sur cinq contre l’Université Carleton, trois sur cinq contre l’Université Concordia. Je trouve que pour une équipe qui est jeune, c’est quand même assez exceptionnel. Ce qui est positif, c’est que la vision commune a été respectée, et le processus d’adaptation et d’intégration a bien fonctionné.

LR : Comment expliqueriez-vous les hauts et les bas de l’équipe cette saison ?

YE : Je dois dire qu’il y a plusieurs facteurs. Je ne suis pas le genre d’entraîneur à chercher des excuses, mais c’est vrai que c’était assez compliqué pour nous cette saison; c’est pour ça que je suis d’autant plus fier de mes joueuses. L’un des facteurs qui n’a pas aidé est le nombre de blessures. Cela a tout compliqué parce qu’on n’a pas trop vu l’équipe au complet et cela influe sur la préparation des matchs. Le deuxième facteur est sans aucun doute le manque d’expérience des filles. Elles ne sont pas habituées à jouer dans une ligue et concilier ceci avec leurs études n’a pas été facile. L’inexpérience nous a définitivement coûté des points, mais cela fait partie de l’apprentissage. Cependant, nous restons confiants pour la suite et nous sommes contents des joueuses que l’on a!