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Par Myriam Bourdeau-Potvin

Alors que La Rotonde prend le téléphone pour contacter Chanda M, celle-ci est en train de tranquillement se préparer pour son lancement d’album à Montréal, qui aura lieu samedi prochain. C’est le 19 novembre qu’elle sera de passage à Ottawa, au LIVE! on Elgin, pour initier le public ottavien à son album « Icons of Dreams », avec en première partie Malak, suivie de la performance de Chanda M et pour finir la soirée, Kimberly & The Dreamtime.

La Rotonde : Quelles sont vos principales sources d’inspiration lorsque vous créez?

Chanda M : Musicalement, je suis vraiment inspirée par les cabarets de Berlin, puisque je suis en partie Allemande. [Ce sont] leurs commentaires politiques et sociaux et la façon qu’ils ont d’adresser des enjeux difficiles tout en gardant le message accessible au public par des mélodies entrainantes par exemple, qui permettent une approche de ces questions tout en divertissant les gens. Ça peut aller chercher les gens sur un plan plus profond qu’un rapport écrit ne peut peut-être pas aller chercher. Je suis aussi inspirée par beaucoup d’auteurs-compositeurs des années 60-80, des gens comme Joni Mitchell, Paul Simon, Leonard Cohen… Beaucoup de ces artistes tombent dans la catégorie folk, mais pour moi c’est plutôt la narration qui m’intéresse. Ils sont tous d’incroyables poètes et conteurs. […] Mon père vient de l’Inde et puisque je suis issue d’un milieu multiculturel, j’aime bien la musique et les sons de l’Inde, en plus des aspects philosophiques et culturels qui se mélangent ensuite à mes origines allemandes.

LR : Vous êtes également doctorante en psychologie. Comment est-ce que ces connaissances influencent votre musique?

CM : J’aime voir mon côté artistique et mon côté méthodique de psychologue comme étant les deux côtés d’une même pièce, qui serait ma fascination pour la nature humaine et sa condition. Je peux la comprendre en observant les gens et moi-même, puis en analysant ce qui motive les gens dans leur quotidien. L’une des façons de faire était via la méthode scientifique par observation, mais la deuxième façon était avec mon art. Ce sont donc deux façons pour moi d’étudier et de comprendre la condition humaine. […] La plupart de mes chansons ont un fini très cinématique, donc elles combinent des éléments de conte, de cabaret et de théâtre musical, avec des sons électro-ambiants. J’essaie de donner vie aux personnages en explorant leurs motivations et en utilisant des paysages musicaux pour submerger l’auditoire dans la musique.

LR : Quels sont vos projets futurs, une fois le lancement terminé?

CM : Je travaille présentement sur un deuxième vidéoclip musical, Gaïa, qui explore notre relation avec la planète, la nature, et les tensions qui existent entre notre besoin de progresser et notre besoin de contrôler la nature, alors qu’ultimement il y a des forces imprévisibles plus fortes que nous et nous devons être humble face à celles-ci pour travailler avec elles plutôt que contre elles.

Image: http://www.chanda-m.com/