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Entrevue avec le Bureau du développement durable : « On peut toujours faire mieux » – Jonathan Rausseo

10 novembre 2014

– Par Alex Jürgen Thumm –

La Rotonde : Quel est le rôle du Bureau?

Jonathan Rausseo : Assurer que le campus devienne de plus en plus vert, le plus vert au Canada.

LR : Que fait le Bureau cette année?

JR : Cette année, on travaille sur les espaces verts. On crée un jardin sur le toit du pavillon MacDonald pour faire pousser de la bouffe sur le campus qui sera servie dans la cafétéria. On agrandit notre réseau de jardins communautaires, on met de plus en plus d’efforts dans la gratuiterie et d’autres programmes pour améliorer le recyclage. On est en train de travailler sur une politique de développement durable pour l’Université.

LR : Avez-vous les ressources nécessaires pour faire votre travail?

JR : Il n’est pas possible d’avoir assez de ressources pour être durable. On peut toujours faire mieux. Ce n’est en fait pas le Bureau qui s’occupe de tous les programmes. Souvent, ce qu’on fait, on visite un groupe sur le campus pour voir ce qu’on pourrait y améliorer. On change des protocoles, des comportements. Parfois, on suggère la création d’un nouveau poste pour soigner la durabilité.

Brigitte Morin : On a besoin de faire plus pour sensibiliser les étudiants. On n’a pas nécessairement les ressources en ce moment pour le faire, puisqu’il y a beaucoup de coupures partout et il faut justifier toutes les dépenses qu’on veut faire.

LR : Qu’est-ce que la Gratuiterie?

BM : Elle est un lieu où les gens peuvent faire un don d’articles qu’ils n’utilisent plus et qui sont encore utilisables. Nous, on les trie, nettoie et offre à d’autres personnes gratuitement. Ça connaît un succès monstre et grandit chaque année. Il y a eu près de 500 personnes en trois jours au début de l’année scolaire. Il y a aussi toujours de plus en plus de dons. D’une part, ça veut dire que ces objets ne vont pas dans les ordures ; par contre, ça veut dire qu’il y a plus de consommation.

LR : Depuis le 22 septembre, vous limitez l’accès aux étudiants et employés de l’Université. Pourquoi?

BM : Depuis l’ouverture de la Gratuiterie, il y a trois ans, on a eu de nombreux problèmes et 100 % des cas ont été avec le public. Il y avait une personne qui venait une fois par mois et remplissait son véhicule avec des choses et allait les vendre, c’est sûr. Chaque fois qu’on a essayé de l’empêcher de venir, il devenait agressif. Cette personne-là n’a plus le droit de venir sur le campus. Pour la sécurité de mes employés et des étudiants, c’était la meilleure chose à faire. On donne d’ailleurs environ 50 % de nos articles à des organisations de bienfaisance ouvertes au public dans la région d’Ottawa.

LR : Pourquoi n’y a-t-il pas de compostage partout sur le campus?

BM : On a rajouté un bac de compost là où les gens ont souvent de la nourriture. On ne nettoie pas toutes les stations de tri à tous les soirs, ça serait trop d’ouvrage et on ne veut pas que ça devienne dégueulasse. Nous avons notre propre système de compostage à l’Université avec un composteur électrique au campus Lees. Tout se fait ici. Il n’y a rien qui se déplace. Le sol est utilisé comme terre de surplus sur le campus et on laisse aussi les gens en prendre. Il suffit de me rejoindre pour en avoir.

LR : Pourquoi l’Université recycle-t-elle moins d’objets cette année?

BM : La compagnie avec laquelle on faisait affaires acceptait tous les matériaux faits de plastique. Cette compagnie avait des troubles financiers et a dû annuler le contrat. Il y a sept différents types de plastique, identifiables selon le chiffre dessus. Notre nouveau partenaire n’accepte que les numéros 1, 2, 4 et 5.

LR : Quel est le rôle des étudiants dans le réacheminement des déchets?

BM : J’ai l’objectif à long-terme d’éliminer le concept de déchets de l’Université d’Ottawa. Je veux qu’on ait un campus à zéro déchets, où tout serait recyclé ou réutilisé d’une certaine façon. Le rôle des étudiants est premièrement d’apprendre comment bien trier leurs articles. On dit que c’est juste une bouteille, que ça ne fait aucune différence, mais ça fait une grosse différence à la fin de la journée parce que si tout le monde fait pareil, il va falloir jeter toute la poubelle parce qu’il n’y a pas quelqu’un pour trier les articles pour eux-autres. Ce sont leurs déchets qu’ils ont produits et c’est leur responsabilité de les mettre dans le bon contenant.

JR : Ce qu’on fait souvent, c’est qu’on améliore l’infrastructure, telle que les fontaines d’eau, mais on ne peut pas forcer les étudiants à s’en servir. Pareil pour le recyclage. On offre de plus en plus d’options. On veut changer les comportements.

LR : Ça fait plus de six ans que vous travaillez au Bureau. Quels changements avez-vous personnellement vus à l’Université?

BM : C’est immense, il y en a eus tellement. La Gratuiterie se tenait une fois par mois dans le Centre universitaire. On a maintenant un espace permanent où les gens peuvent aller trois jours en semaine. Une tonne de matériaux passaient alors par nous chaque année, maintenant c’est plus de dix tonnes. On n’avait qu’un petit jardin communautaire, maintenant, il y a deux grands jardins. Il y avait à peine 20 stations de tri sur le campus et maintenant on en a 175 ou 200. Il n’y avait pas de compostage, pas de certification équitable, pas d’édifice avec la certification écologique LEED, pas de programme de recyclage de meubles. On jetait les meubles. Maintenant, il y a un espace d’entreposage pour pouvoir les offrir à d’autres bureaux universitaires. On parle de 125 tonnes de matériaux par année.

Tout change. Quand j’étais en première année, il y avait trois options à la cafétéria : la pizza, un bar à salade et des hamburgers, et tout n’était pas bon. Maintenant, on a tant de diversité.

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