– Par Sara Ghalia –
À l’occasion du spectacle War Horse, présenté au Centre national des Arts du 21 au 26 janvier derniers, La Rotonde a eu la chance de rencontrer les marionnettistes Jon Riddleberger, Curt James et Gregory Manluy.
LR : Est-ce la première fois que vous travaillez avec une si grande marionnette telle que celle du cheval Joey?
CJ : J’ai travaillé avec des grandes marionnettes dans le passé. J’ai travaillé avec une marionnette de crocodile dans Peter Pan, par exemple, et j’ai fait beaucoup de théâtre de marionnettes du style japonais, Bunraku. Ces marionnettes sont particulièrement uniques, il n’y a aucun montant d’expérience qui peut vous préparer à faire fonctionner les chevaux dans War Horse. Donc, [les marionnettistes] viennent de différents milieux. Que vous ayez fait du théâtre de marionnettes ou pas avant, apprendre à faire fonctionner, à manipuler et à habiter ces marionnettes est toute une nouvelle expérience.
JR : Je pense que ce sont en quelque sorte des marionnettes dynamiques à corps entier. On nous demande de faire beaucoup d’actions sur la scène et simuler beaucoup de stress… Donc je pense qu’ils sont une sorte de bête en soi.
LR : Aviez-vous déjà travaillé dans une équipe de trois avec la même marionnette?
JR : J’ai déjà fait du théâtre de marionnettes à deux personnes, mais je ne sais pas si j’ai déjà fait cela à trois.
CJ : J’ai déjà fait du théâtre à trois personnes, une sorte de forme ancienne de style japonais. Traditionnellement, quelqu’un s’occupe des pieds, quelqu’un s’occupe du corps et quelqu’un s’occupe de la tête. Et ça, ça existe depuis longtemps. Donc les principes dans War Horse sont les mêmes, bien qu’on ait deux personnes à l’intérieur du corps [au lieu d’une seule].
LR : Êtes-vous toujours les mêmes trois marionnettistes à travailler avec Joey?
GM : Nous trois, nous travaillons toujours ensemble en tant qu’équipe. Il y a quatre équipes de marionnettistes dans le spectacle, et ils alternent leurs rôles nuit par nuit.
JR : Il y a aussi un « Swing » qui connait les différentes positions dans le cheval, et qui peut remplacer si quelqu’un est en vacances ou est malade.
LR : Vous occupez-vous seulement de Joey, ou travaillez-vous aussi avec les autres chevaux du spectacle?
GM : On travaille aussi sur Topthorn [le meilleur ami de Joey] et toutes les autres marionnettes qui sont dans le spectacle. Il y a des chars de combat, des chevaux à deux personnes, des chevaux à une personne, des oiseaux et des marionnettes humaines.
LR : Combien de temps vous a-t-il pris afin de comprendre comment faire fonctionner les chevaux?
JR : On a eu une répétition spécifique de deux semaines, juste pour travailler sur les bases du théâtre de marionnettes, du comportement des chevaux. Ensuite, on est passés à une répétition complète avec les acteurs, durant laquelle on a pris tout le travail précédent et l’a placé dans le contexte de l’histoire. Mais on apprend toujours beaucoup chaque jour, on discute encore certaines choses en équipe, on apprend de nouveaux comportements [des chevaux] en voyant un cheval dans une écurie, ou un cheval de calèche sur les rues. Donc, c’est un apprentissage continu.