Entrevue avec Anne-Marie Roy : L’Assemblée présidée par la dirigeante de la FCÉÉ
– Par Christopher Bernard –
La Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO) organise la première Assemblée générale de son histoire cette semaine. La Rotonde s’est entretenue avec la présidente de l’Association étudiante, Anne-Marie Roy, pour discuter de l’organisation de l’Assemblée, de son fonctionnement et de démocratie étudiante.
La Rotonde : De quelle manière allez-vous identifier les étudiants pour calculer le quorum?
Anne-Marie Roy : Ce sera fait de la même manière qu’aux élections. Une carte étudiante c’est idéal, mais si les gens ont seulement une carte d’identité et qu’ils sont capables de dire leur numéro étudiant, on pourra les identifier comme ça. On aura aussi un « clicker » à l’entrée pour compter les entrées et sorties des gens, comme ça on pourra savoir en tout temps si on a notre quorum si des gens veulent quitter ou si d’autres viennent après leurs cours.
LR : À combien d’étudiants le quorum est-il atteint?
AMR : On parle d’un pourcent, donc il faudrait que je révise la liste des étudiants, mais je pense que la dernière fois que j’ai regardé, c’était entre 385 et 410 étudiants environ.
LR : Que se passe-t-il si le quorum n’est pas atteint?
AMR : Malheureusement, si on n’obtient pas le quorum, l’Assemblée générale sera annulée. Il y aura par contre une certaine flexibilité. Si on perd le quorum à 18 h, par exemple, on pourra suspendre l’Assemblée pour une durée de, par exemple, 30 minutes, pour voir si on peut contacter des gens pour ravoir le quorum. Mais c’est sûr que l’objectif c’est d’avoir le quorum.
LR : Qui présidera l’Assemblée?
AMR : On a engagé une personne pour présider et les assemblées et nos réunions du conseil d’administration. C’est Catherine Giroux-Bougart [présidente nationale de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants (FCÉÉ)]. Elle a beaucoup d’expérience avec la présidence d’assemblée, donc je pense qu’elle fera bien ça!
LR : Quelle procédure l’Assemblée générale prendra-t-elle?
AMR : On va suivre le Robert’s Rules of Order. C’est très standard. On va avoir trois personnes en faveur, trois personnes contre les motions qui peuvent toutes parler pendant deux minutes puis, par un vote majoritaire, on peut allonger le débat. On a d’ailleurs envoyé un courriel aux étudiants qui fait le retour sur les règles principales. On va quand même être accommodants pour les gens qui ne sont pas certains de comment faire les choses.
LR : Y aura-t-il une traduction simultanée?
AMR : Oui! On va avoir la traduction simultanée et la traduction en langage des signes. Malheureusement, on n’a pas trouvé à Ottawa quelqu’un pour faire la traduction en langage des signes en français, mais il va y en avoir en anglais. On va mettre à la disposition des gens des appareils pour leur permettre d’avoir accès à la traduction.
LR : Une motion charge la FÉUO d’examiner la possibilité d’une grève au printemps 2015. Quelles seront les conséquences si la motion est adoptée?
AMR : Ça va être de regarder le contexte du campus que l’on a. On a plusieurs entrées et sorties sur le campus, donc de base, ça serait de voir comment on pourrait organiser ça à l’U d’O. On va devoir se demander si c’est possible en premier lieu. On va aussi devoir examiner la réalité de l’engagement étudiant. Je pense que, si on a un mandat de grève, il faudrait plus qu’un pourcent des étudiants qui participent à cette question. Ça ne serait pas efficace. Il y a plusieurs perspectives sur lesquelles il faut se pencher juste pour voir si c’est possible d’avoir une grève à l’U d’O. Je pense que dans le travail qu’on fait, la grève, on en a déjà parlé. Mais faire une grève avec une très petite participation, c’est difficile à envisager. Je pense que c’est ça l’objectif si on va en grève. Premièrement des demandes claires et précises et deuxièmement un engagement clair des étudiants dans le processus.
LR : Les membres de l’exécutif de la FÉUO et les employés de la FÉUO avaient-ils le droit de soumettre des motions?
AMR : Oui. Après tout, on est aussi des membres votants! Par contre, ça n’a pas été fait. Des gens nous ont approchés pour qu’on les aide dans la formulation des motions, par exemple l’Association des étudiants musulmans est venue voir comment elle pouvait soumettre ses motions. On l’a épaulée dans sa démarche.
LR : La mise à jour des membres de l’exécutif à l’Assemblée sera-t-elle la même chose que la mise à jour lors du conseil d’administration?
AMR : Non, ce sera un peu différent. Ce ne sera pas individuel, c’est une présentation unie, une grosse mise à jour de tout ce qu’on a fait dans les sept derniers mois.
LR : Combien de personnes êtes-vous prêts à accueillir?
AMR : Pour l’instant, on prévoit 500 personnes avec la possibilité d’ouvrir une autre salle pour un autre 500 places. La capacité qu’on a c’est déjà deux salles avec la possibilité d’en ouvrir une autre.
LR : Y a-t-il une durée de temps définie pour l’Assemblée, ou est-ce qu’après 3 h on arrête tout?
AMR : Pour l’instant on a le Centre des congrès réservé jusqu’à minuit. J’espère que ça va nous donner assez de temps! D’après moi ça va être assez de temps. C’est dur à dire, on n’a pas vraiment d’idée de comment de temps ça va prendre.
LR : Quelle est la différence entre une motion amenée en AG et une question référendaire?
AMR : Ce qui est le fun avec une AG c’est que ça permet un débat beaucoup plus en profondeur d’une question. On peut aussi soumettre une motion qui va déclencher un référendum. C’est le cas, par exemple de la question sur le centre des étudiants racialisés, toutes les questions touchant aux cotisations doivent être approuvées par référendum parce que le quorum est différent à l’AG qu’en élections (1 % versus 5 %).
LR : De notre avis, il n’y a pas de motion très polarisante. Partagez-vous cette opinion?
AMR : C’est vrai qu’il n’y a rien de très controversé, à part peut-être celle sur l’examen de la grève. Je pense que beaucoup de gens ne la comprennent pas toujours très bien. C’est sûr que ce n’est pas super polarisant, mais on ne sait jamais comment ça va être.