Par Camille Ducellier
Les étudiant.e.s universitaires sont de plus en plus en mesure de construire des entreprises tout en suivant un horaire de cours à temps plein. Les programmes d’entrepreneuriat dans les universités canadiennes et du monde prennent de l’ampleur et tentent de rejoindre une grande diversité d’étudiant.e.s. L’Université d’Ottawa n’échappe pas à cette tendance, en redonnant vie au programme e-Hub, dans le nouveau bâtiment STEM.
En effet, bien qu’une multitude de programmes soient en place à l’Université d’Ottawa depuis plusieurs années, la construction du bâtiment STEM relance le volet entrepreneurial sur le campus. STEM, soit Sciences, Technologie, Ingénierie et Mathématiques, ouvre officiellement ses portes le 20 septembre prochain, puis commencera à accueillir ses entreprises à partir du premier octobre. C’est là où se tiendra le quartier général du programme e-Hub (entrepreneurship hub) de l’Université d’Ottawa.
Conçu pour faciliter la création et l’apprentissage axé vers la technologie, le 141 rue Louis-Pasteur est composé de divers laboratoires, de zones de création, de matériel technologique, bref, c’est un carrefour entrepreneurial pour toutes les facultés. Par conséquent, SITE, l’emplacement actuel de la Faculté de génie, vise une transformation vers une éducation plus théorique pour céder à STEM l’éducation pratique.
Programmes spécifiques
En entretien avec La Rotonde, la gestionnaire du programme e-Hub, Kathleen Kemp, explique que le programme existe depuis 2014, mais qu’il n’a pas de directeur officiel depuis plus d’un an, ce qui a mis le projet sur attente cette dernière année. En comparaison, depuis son arrivée en poste, l’ancienne diplômée de Telfer a relancé le programme d’entrepreneuriat en offrant aux étudiant.e.s et à leurs entreprises un local équipé en technologies de pointe, comme par exemple une multitude d’imprimantes 3D.
L’entrepreneuriat est souvent rattaché aux facultés scientifiques, soit la Faculté de Génie ou de Sciences, puisque ce sont ces étudiant.e.s qui ont accès aux ressources de l’Université. En tant que coordinatrice du e-Hub, Kathleen Kemp doit s’assurer que tous les étudiant.e.s aient accès aux ressources disponibles. Elle explique que « toutes les facultés sur le campus ont mis en place de nombreux programmes spécifiques pour leurs étudiants, donc mon rôle consiste à s’assurer que tout le monde travaille ensemble et que toutes les facultés soient supportées ». Puisque certaines facultés sont plus avancées en terme de programmes entrepreneuriaux, Kemp est en mesure de s’assurer que des programmes soient mis en place dans les facultés où il y a moins de représentation.
De plus, l’initiative Startup Garage offre la possibilité aux jeunes entrepreneurs de lancer leur carrière grâce à une aide financière, des formations, du mentorat ainsi qu’un local pour baser leurs installations, à STEM.
Modèle entrepreneurial
Le local de e-Hub, au premier étage de STEM, accueillera prochainement des entreprises et jeunes entrepreneurs, dont certains diplômés de l’Université d’Ottawa. Entre autres, EthicalTree, une entreprise co-fondée par Frank Ferris, diplômé de la Faculté de science sociales, offre un répertoire gratuit aux individus qui cherchent des boutiques ou restaurants qui correspondent à leurs valeurs. En guise d’exemple, EthicalTree permet de trouver des boutiques à proximité tenues par des femmes, ou encore des restaurants équitables, ou vegan. Ferris a lancé l’entreprise peu de temps après avoir terminé ses études en Développement International et Mondialisation avec mineure en gestion. Il estime d’ailleurs que « l’Université est le meilleur moment pour démarrer une entreprise puisque les étudiants ont accès à différentes ressources, telles que des clubs, des mentors ou du financement ». Celui-ci mentionne tout de même que les ressources citées plus haut sont souvent restreintes à certaines facultés. Effectivement, Ferris dit avoir « été chanceux de faire une mineure en gestion ». L’entreprise a d’ailleurs remporté le prix du public lors de la présentation des compagnies de Startup Garage.
De plus, le e-Hub accueille l’entreprise Noibu, qui permet aux clients de visiter des boutiques de vêtements sans s’y déplacer grâce à une technologie 3D. Les portes paroles de l’entreprise estiment que des mentors professionnels auraient été des atouts importants lors du développement de la startup. En effet, selon Noibu, les mentors pourraient « potentiellement être un groupe de professeurs ou de diplômés qui ont une certaine expérience dans le rôle de V.-P. production, chef de production, etc. »
En bref, l’Université d’Ottawa suit de près le modèle entrepreneurial de différentes universités canadiennes, comme le programme DMZ de l’Université Ryerson. Bien que Kemp maintienne l’importance de la collaboration entre toutes les facultés, il reste à voir si les élèves ne faisant pas partie des facultés scientifiques vont être en mesure de se faire une place dans ce monde axé vers la technologie.