Inscrire un terme

Retour
Arts et culture

Enrichis ton répertoire de musique francophone avec MUSIQC

Crédit visuel : Athéna Akylis Jetté-Ottavi — Cheffe du pupitre Arts et culture

Article rédigé par Charlie Correia — Journaliste

Le monde du streaming musical est vaste, mais pour les artistes francophones, il peut sembler encore plus difficile à naviguer. Malgré des millions de francophones à travers le monde, la musique en français reste sous-représentée sur les grandes plateformes. MUSIQC vient changer la donne en offrant aux artistes francophones un espace dédié où leur musique peut être mise en lumière, écoutée et appréciée.

C’est en février dernier que la plateforme a été lancée. Contrairement à Spotify ou Apple Music, MUSIQC n’est pas un service de streaming, mais un répertoire recensant des milliers d’artistes francophones. Lorsqu’un.e utilisateur.ice arrive sur le site ou l’application, une fenêtre s’affiche pour lui demander sur quelle plateforme de streaming il.elle écoute habituellement sa musique. Cette étape est essentielle, car MUSIQC ne diffuse pas directement de musique, mais redirige l’utilisateur.ice vers la plateforme choisie (Spotify, Apple Music, YouTube Music, Amazon Music, Deezer ou Qobuz) avec la liste de lecture, l’artiste ou le morceau sélectionné.

Clément Delacroix, responsable de la plateforme MUSIQC, et Ariane Charbonneau, directrice générale de la Société professionnelle des auteurs-compositeurs du Québec et des artistes entrepreneurs (SPACQ-AE) expliquent que MUSIQC est une plateforme web développée avec une interface intuitive et un système de curation humaine. Elle fonctionne comme un agrégateur en s’intégrant aux API (Application programming interface) des principales plateformes de streaming. Le site ne nécessite ni compte ni abonnement, et repose sur un système de suivi analytique pour mesurer l’engagement des utilisateur.ice.s. L’hébergement cloud et l’optimisation  de l’outil de recherche garantissent performance et accessibilité. Delacroix et Charbonneau informent qu’une future mise à jour prévoit d’intégrer un lecteur audio pour écouter directement sur la plateforme, en utilisant les catalogues existants des services de streaming.

Manque de visibilité

« MUSIQC a été créée pour répondre à trois enjeux majeurs : la faible présence de la musique franco-québécoise dans les écoutes, la difficulté des artistes à toucher leur public et les inquiétudes liées au déclin du français. Son objectif est d’accroître la visibilité des artistes francophones et de favoriser l’écoute de leur musique », informe Charbonneau.

Selon elle, sur les plateformes plus connues, la musique francophone est rarement mise de l’avant. Les artistes et les morceaux les plus présentés sont majoritairement anglophones et déjà populaires. « Les gens ne peuvent pas consommer la musique qu’ils.elles ne voient pas. C’est comme chercher un chandail jaune dans un magasin qui n’en expose aucun : tu ne vas pas l’acheter. Tu ouvres Spotify, tu ne vois pas de musique francophone, tu ne vas pas la consommer », illustre Charbonneau.

Impact concret

L’impact de la plateforme depuis sa mise en marche est visible. Selon Delacroix et Charbonneau, durant le premier mois, la plateforme a reçu plus de 150 000 visites, comprenant à peu près 93 000 utilisateur.ice.s récurrent.e.s.

Certain.e.s artistes ont également vu leur nombre d’auditeur.e.s grandir depuis que la plateforme existe. « On a demandé aux artistes si ça les aide, et ils et elles ont en effet remarqué une différence », affirme Delacroix.

Aspect humain

Charbonneau et Delacroix certifient que le fonctionnement de la plateforme est dû au travail humain et non à une machine. En effet, les listes de lecture, les descriptions, les médias sociaux des artistes et la programmation sont entièrement créés et gérés par des humains. Cela permet une sélection musicale plus pertinente et adaptée aux goûts des utilisateur.ice.s, contrairement à une approche automatisée, qui pourrait manquer de nuances, continuent-ils.

L’importance de cette touche humaine se fait d’autant plus sentir à l’heure où certaines grandes plateformes comme Spotify font le choix inverse. En 2024, la revue musicale annuelle de Spotify a en effet suscité de nombreuses critiques en raison de sa création par intelligence artificielle (IA).

Pour Delacroix et Charbonneau, il est important de préserver l’aspect humain derrière la plateforme. Les deux souhaitent éviter une dépendance excessive à l’IA, préférant une approche qui valorise l’interaction humaine et la créativité dans la sélection musicale.

L’application est déjà très populaire et ne s’arrête pas là. Charbonneau est en discussion avec plusieurs entreprises dans le but d’intégrer davantage de listes de lectures francophones. Une chose est sûre : pour découvrir et écouter la richesse musicale de la francophonie, c’est sur MUSIQC que ça se passe.

Inscrivez-vous à La Rotonde gratuitement !

S'inscrire