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Enquête : La normalisation des notes à l’Université d’Ottawa : un secret de polichinelle

17 septembre 2012

– Par Ducakis Désinat –

Selon plusieurs assistants d’enseignement, certains des professeurs du campus de l’Université intègrent dans leur pratique de correction la normalisation des notes.

 

Celle-ci consiste à ajuster les résultats d’un groupe afin d’atteindre une moyenne cible. Cette pratique serait très répandue sur le campus.

Pourtant, d’après un règlement scolaire adopté par le sénat de l’Université d’Ottawa en avril 2009, cette pratique est interdite Nos sources nous ont révélé que la loi n’a pas pu empêcher la continuité de ce comportement.

Selon l’une de nos sources, ancienne assistante d’enseignement, la normalisation des notes est chose courante. Elle croit que les professeurs agissent ainsi afin, d’une part, de s’assurer que, même au sein d’une classe médiocre, la majorité des étudiants n’échoueront pas le cours et, d’autre part, d’éviter un trop grand nombre de confrontations avec des étudiants réclamant de meilleures notes. La pression induite par la direction universitaire sur les enseignants pourrait aussi expliquer la normalisation. Selon l’ancienne assistante interrogée : « Cette pratique pose aussi la question du niveau de savoir que l’on cherche à faire atteindre aux étudiants. Ce niveau doit-il être ajustable, adaptable à chaque classe, où veut-on évaluer tout le monde sur la même base de connaissances, d’année en année? »

Au sujet de la normalisation des notes, on entend le même son de cloche de la part d’un autre assistant d’enseignement souhaitant garder l’anonymat : « J’ai effectivement subi un cas semblable [où la moyenne était imposée], cependant ce n’est arrivé que pour un de mes quatre contrats jusqu’à présent. Par contre, pour un autre contrat, j’avais remarqué que le professeur changeait ma correction sans m’en parler, probablement aussi pour assurer une courbe en cloche vers la moyenne imposée par l’université d’Ottawa »,

Nous avons par ailleurs contacté un assistant d’enseignement en philosophie pour qui la normalisation des notes peut en vérité être considérée comme une bonne pratique. Il considère que la correction, surtout dans son domaine, est subjective; la normalisation permet au professeur de répondre aux attentes fixées par l’université. Pour lui, les notes sont le reflet d’une comparaison. En ajoutant, par exemple, 10% de plus à toute la classe afin d’obtenir une moyenne cible, on augmente la moyenne sans pour autant réduire les écarts entre les étudiants.

Si les avis sont partagés sur le sujet, tous s’entendent pour dire que cette pratique est en partie due à une forme de pression pesant sur les professeurs, pression reflétant un problème au niveau du système universitaire.

Les enseignants contactés pour connaître leur avis sur le dossier n’ont pas pu nous répondre, évoquant un manque de temps ou l’ignorance complète du dossier.

Nous avons contacté M. Allan Rock pour connaître son avis sur le sujet. Au moment de mettre sous presse, nous n’avions eu aucune réponse de sa part. Toutefois, nous vous tiendrons informés dans nos prochaines éditions de quelconque développement.

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