– Par Frédérique Mazerolle –
Pour la première fois de son histoire, la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO) a organisé une assemblée générale, qui n’a pu obtenir le quorum nécessaire pour avoir lieu. Plusieurs ont attribué le manque de participation étudiante au fait que les étudiants de l’Université d’Ottawa ne connaissent pas encore la « culture » des assemblées générales. La Rotonde s’est entretenue avec ses voisins québécois, chez qui les assemblées générales sont une réalité présente depuis longtemps.
Alex Goyer, vice-président de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FÉUQ), qui représente 13 associations membres, affirme que malgré la grande mobilisation en 2012 lors de la grève étudiante, les associations étudiantes membres rencontrent tout de même des difficultés lors de leurs assemblées. Par contre, il croit qu’il n’existe pas de méthode sans faute pour attirer l’attention des étudiants.
« Il n’y a rien de magique pour attirer les étudiants à participer. C’est beaucoup, beaucoup, beaucoup de mobilisation étudiante qui est nécessaire, les membres des associations étudiantes doivent se promener dans les corridors et interpeller les étudiants eux-mêmes. Ça prend des tournées dans les cafétérias, dans les classes, dans les espaces étudiants », explique le vice-président.
À plus petite échelle, dans le cas de la Confédération des associations d’étudiants et d’étudiantes de l’Université Laval (CADEUL), les étudiants sont invités à assister à une assemblée générale annuelle. D’après Caroline Aubry, présidente de la CADEUL, une bonne diversité d’étudiants se présente aux assemblées.
« Généralement, on essaie d’aller voir le plus de gens différents possible dans les différentes facultés. On va voir les associations étudiantes locales pour leur demander de faire de la mobilisation pour que les membres viennent. Nous essayons d’aller les voir et de leur parler une semaine avant l’assemblée générale. On passe aussi par les associations des programmes et des départements pour faire de la mobilisation individuelle », ajoute la présidente de la CADEUL.
« Le besoin d’informer les étudiants est très important. Il y a des associations qui font bien ce travail et d’autres qui espèrent que les étudiants vont venir d’eux-mêmes », explique M. Goyer, qui est bien familier avec les mouvements étudiants. « Par contre, beaucoup ne savent pas exactement ce qu’est une assemblée générale ou voient cela comme étant très éloigné de leur réalité en tant qu’étudiant ».
Selon le vice-président de la FÉUQ, la force des assemblées générales repose dans l’idée que celles-ci vont servir à ouvrir la discussion et aller chercher l’opinion des étudiants sur les grands enjeux qui peuvent les toucher.
« Lorsqu’on a une association étudiante qui travaille jour pour jour pour représenter ses étudiants, l’assemblée générale cherche périodiquement à aller chercher le pouls des étudiants pour savoir si celle-ci va toujours dans la bonne direction ou pas », déclare M. Goyer.
Cependant, mis à part le bas taux de participation, un des défis les plus importants est d’aller chercher plus qu’un type d’étudiant, pour ainsi diversifier la conversation.
« Dans la majorité des assemblées générales, c’est souvent la même “clique” qui va y assister, normalement des étudiants très politisés et au courant. Le plus grand défi, c’est d’aller chercher l’opinion [de l’étudiant] moyen, celui qui va à ses cours et qui part chez lui par la suite » explique le vice-président de la FÉUQ.
Pour mieux desservir la population étudiante, plusieurs astuces et conseils ont été émis par la présidente de la CADEUL et par le vice-président de la FÉUQ, dont l’importance d’aller parler personnellement aux étudiants et de choisir un endroit qui sera facile d’accès pour la rencontre et qui se déroulera à une heure décente pour la majorité. M. Goyer ajoute que les nouvelles techniques de publicité, par exemple l’utilisation des médias sociaux, ne sont peut-être pas la meilleure façon de mobiliser les étudiants.
« Quelques affiches sur un babillard déjà rempli ou des messages sur les médias sociaux, ça ne fera pas de magie », conclut M. Goyer.