Crédit visuel : Parti vert de l’Ontario
Par Noémie Calderon Tremblay – Journaliste
Le jeudi 27 février prochain auront lieu les élections provinciales partielles d’Ottawa-Vanier, à la suite du départ de Nathalie Des Rosiers, présente députée libérale de la circonscription.
La Rotonde est allée à la rencontre de Benjamin Koczwarski, candidat du parti vert.
La Rotonde (LR) : Quelles sont les principales lignes directrices de votre parti ?
Benjamin Koczwarski (BK) : Pour le parti vert, l’environnement est au centre de nos priorités. Nous désirons créer une province qui reflète le principe des sept générations. En somme, cela signifie que pour créer nos politiques, nous avons été conseillés par la sagesse et la connaissance des sept générations antécédentes et nous avons réfléchi aux effets qu’elles auraient pour les sept générations qui suivront. Bref, nous envisageons le monde à long terme lors de nos prises de décision.
La durabilité est un autre principe qui est au centre de tout ce que nous faisons. Je parle ici de la durabilité environnementale, mais aussi de celle qui est économique et de celle qui est sociale. Selon nous, la protection de l’environnement et la croissance de l’économie ne sont pas nécessairement opposées. Notamment, en investissant dans une économie durable.
Par ailleurs, nous désirons créer des programmes de soutien social qui sont abordables et qui touchent les aspects de notre vie qui sont les plus importants. Par exemple, nous désirons augmenter les paiements pour l’aide sociale au travail et l’aide aux personnes handicapées d’Ottawa. Actuellement, nous croyons que les montants donnés ne sont pas raisonnables.
LR : Qu’est-ce que votre parti offre que les autres partis n’offrent pas ?
BK : Je dirais que notre parti est le seul qui met l’environnement au centre de ces politiques. Je crois que la plupart des partis en Ontario parlent de l’environnement, toutefois, lorsqu’on regarde leurs politiques celles-ci mettent l’accent sur d’autres priorités. Nous sommes aussi le seul parti politique qui promeut l’idée d’établir un revenu minimum garanti pour s’assurer que chaque Canadien puisse vivre dans la dignité et l’indépendance. Je dirais aussi que nous proposons des politiques qui rendraient l’admission aux universités plus abordables. En Colombie-Britannique par exemple, les verts ont pu éliminer les frais d’intérêts sur les prestations pour les étudiants.
LR : Le conseiller Mathieu Fleury est une figure très présente dans les différents projets touchant son secteur, comment percevez vous la potentielle future relation entre vous et lui en tant que personnes politiques ?
BK : Nous avons un projet commun qui nous tient à coeur : le programme des logements abordables. Nous souhaitons donc aider Fleury dans son projet pour augmenter l’offre des logements et des unités sportives abordables en en construisant des nouveaux ou en réparant ceux qui sont existants. Étant donné que nous savons que beaucoup de ces logements ont été construits il y a une vingtaine d’années et qu’ils ont grandement besoin de réinvestissement.
LR : Quelle est la place de l’éducation dans votre campagne ? Que ferez vous/ mettrez-vous en place pour démontrer cela ?
BK : Pour le parti vert, l’éducation c’est la fondation du futur. Nous accordons une place importante à l’éducation dans notre plan politique. Nous croyons qu’il est important que tous puissent accéder à leurs rêves et puissent suivre leurs ambitions. Par exemple, nous désirons prendre des initiatives pour que chaque école puisse avoir accès aux mêmes ressources et offre la même qualité d’enseignement. Par ailleurs, nous voulons diminuer les frais de scolarité pour obtenir un degré postsecondaire. Le financement ne doit pas être un frein pour les étudiants qui souhaiteraient poursuivre des études supérieures.
LR : Êtes-vous pour ou contre les frais non essentiels imposés par le gouvernement Ford lors de la session dernière ?
BK : Je crois que les frais non essentiels sont essentiels. Ils sont des services très importants pour les étudiants. Personne ne sait quand il aura besoin de ces services ! C’est seulement quand tout d’un coup on en a besoin qu’on réalise leur importance. Alors, je crois qu’il faut avoir le financement nécessaire pour les offrir. Je dirais que nous devons tous travailler ensemble en payant les frais pour ces services.
LR : Pensez-vous que la sécurité est suffisante dans le quartier ? Si oui, pourquoi, sinon quelles mesures souhaitez-vous entreprendre ?
BK : Nous avons une présence policière qui est déjà très forte. Je dirais qu’augmenter la présence policière à l’heure actuelle ne serait pas nécessairement la meilleure option. Bien sûr, le rôle de la police est important pour la sauvegarde de la sécurité. Cependant, personnellement, je crois que si nous voulons avoir un quartier plus sécuritaire, cela passe plutôt par la considération de chaque membre de notre communauté. Il faut réfléchir aux facteurs dans la vie de chaque individu qui le pousse à se mettre en danger et à considérer le crime et la drogue comme une porte de sortie. Pour qu’on puisse ensuite trouver des moyens de les aider à échapper à ces forces négatives. Le parti vert pense que la diminution du crime passe par l’augmentation de logements abordables. On le sait, lorsque quelqu’un ne sait pas où il va dormir, il y a plus de chances qu’il se tourne vers la criminalité. Nous souhaitons aussi augmenter le nombre de ressources et les services disponibles qui permettent à plusieurs d’échapper à la criminalité et l’abus de drogue.
LR : Que pensez-vous mettre en place contre la crise du logement abordable et pour aider les sans-abri ?
BK : Nous apporterons un soutien financier à plusieurs fournisseurs dans notre quartier qui peuvent construire des logements abordables dans le quartier Ottawa-Vanier. De plus, nous reconnaissons que plusieurs promoteurs immobiliers privés construisent fréquemment de nouveaux bâtiments. Alors, nous souhaiterions mettre en place une loi qui spécifie que 20 % de ces nouveaux bâtiments doivent être des logements plus abordables. Avec l’aide de la municipalité, nous voudrions augmenter le financement pour créer plus de logements abordables dans des maisons existantes. Par exemple, en convertissant des sous-sols en nouvelles unités, en augmentant l’espace habitable abordable. Nous croyons que le climat sera plus supportable pour la communauté.
LR : Face à la grogne qu’a généré le projet du refuge de l’Armée du Salut dans le quartier Vanier, de quelle manière allez-vous vous positionner face à celui-ci et comment allez-vous travailler avec la communauté sur ce dossier ?
BK : Cet édifice proposé est une mesure d’urgence, mais elle ne résoudra pas la réalité de l’itinérance chronique dans notre communauté. Je suggère davantage de consultations communautaires avec la vision que nous réservons des espaces dans cet immeuble pour des logements abordables à long terme afin de commencer à fournir des logements plus permanents aux 10 000 familles sur la liste d’attente à Ottawa.
LR : Êtes-vous en faveur de mesures plus écologiques ? Pourquoi ? Si oui, qu’allez-vous entreprendre ?
BK : Oui, nous devons continuer à protéger nos espaces verts et publics dans les municipalités et hors de celles-ci. Par exemple, le parti vert veut augmenter le nombre de terrains protégé à 17 % au minimum dans la province. Dix-sept pour cent étant un seuil minimum calculé par un organisme mondial de la biodiversité. Cet espace serait aussi complètement protégé des activités forestières.
En ce qui a trait à la croissance économique, le parti vert veut rediriger tous ces investissements au niveau des provinces dans des technologies et des approches durables. En outre, nous souhaitons mettre fin ou rediriger tous les investissements qui produisent encore des émissions GES pour les remplacer par des technologies vertes.
LR : La ville d’Ottawa a des objectifs pour lutter contre le réchauffement climatique, quelles mesures allez-vous mettre en place pour les respecter ?
BK : Les Verts de l’Ontario proposent un plan concret de 50 points, pour diminuer les émissions en trois catégories : de l’industrie, des bâtiments, et du transport. Nous mettons l’accent sur les investissements en technologies propres.
LR : Êtes-vous favorable à un élargissement du train léger dans Vanier ? Un projet est-il prévu ?
BK : Oui, sans doute. Le parti vert souhaite éliminer les émissions GES de nos moyens de transport plus ou moins complètement d’ici les 30 prochaines années, et ce en offrant des services qui sont de qualité supérieure et qui causent moins de GES comme des autobus électriques. Nous sommes donc favorables à son élargissement tant que cela est planifié intelligemment.
Note de la rédaction :
Le jour des élections, un bureau de vote sera disponible à la résidence Friel pour les étudiant.e.s de l’Université d’Ottawa qui souhaitent voter.