– Par Christopher Bernard –
L’Association des étudiants diplômés (GSAÉD) procédera à des élections la semaine prochaine pour désigner son prochain comité exécutif. Cette élection a provoqué peu d’intérêt de la part de la population étudiante si l’on doit se fier seulement à la liste des candidatures. Seulement six étudiants ont décidé d’entrer dans la course électorale qui vise à remplir cinq postes. Rappelons que la GSAÉD compte environ 6500 membres.
En dévoilant sa liste de candidats, la GSAÉD a aussi diffusé les résultats des deux dernières élections. Cette année ne fait pas exception en ce qui a trait au peu de candidatures soumises pour occuper les postes à l’exécutif de la GSAÉD. En 2012-2013, aucun poste n’avait été contesté alors que l’année dernière, seuls deux postes avaient fait l’objet d’une course.
La participation aux élections demeure particulièrement faible. En 2013, seulement 136 d’entre eux s’étaient déplacés pour le vote. L’année dernière, ce nombre s’élève à 220 étudiants. Dans le meilleur des cas, il s’agit d’un taux de participation d’entre 2 et 4 %. En entrevue avec La Rotonde, plusieurs des candidats se présentant cette année ont avoué que la GSAÉD doit améliorer ses communications avec ses membres.
Giancarlo Cerquozzi, seul candidat indépendant et candidat pour le poste de commissaire aux affaires universitaires, a avoué, sur un ton résigné, avoir souffert du manque d’intérêt des étudiants. « J’ai trouvé ça difficile la semaine dernière lorsque je faisais campagne, je parlais aux gens et plusieurs m’ont avoué ne pas être au courant qu’une élection se tenait. La GSAÉD n’arrive pas à bien communiquer », confie-t-il.
La GSAÉD en désaccord
Rejointe cette semaine pour discuter de la faible participation des étudiants dans la vie politique de la GSAÉD, Gabrielle Ross-Marquette, commissaire à l’externe à la GSAÉD, ne partageait pas la même opinion. « Il faut faire attention de réduire la vie politique au taux de participation aux élections puisque ce point de vue est biaisé selon une perspective d’étudiants au premier cycle », explique la commissaire à l’externe.
Cette dernière est d’avis que le quotidien des étudiants diplômés rend la politique étudiante moins attrayante. Elle insiste sur la différence entre les étudiants du premier cycle et ceux diplômés. « La plupart des étudiants diplômés sont des travailleurs et travailleuses à temps plein et sont très occupés. […] Leurs responsabilités parentales, la recherche en dehors de la ville, ou tout simplement la pression exercée par l’Université et/ou les facultés [pour qu’ils terminent] leur thèse dans un délai considéré raisonnable » pourraient expliquer le peu de temps alloué par les étudiants diplômés à l’intérêt de la politique étudiante, selon Mme Ross-Marquette.
La commissaire insiste aussi sur le fait que plusieurs initiatives ont été mises en place pour favoriser l’implication des étudiants dans la vie étudiante sur le campus. « Nous avons organisé une panoplie d’événements et d’activités sociopolitiques et socioculturelles avec l’intention de créer des liens avec nos membres et de satisfaire leurs intérêts. [De plus,] nous avons organisé des événements de consultations générales sur nos structures décisionnelles, nos règlements, nos services et notre Café Nostalgica », ajoute-t-elle.
Une situation qui n’inquiète pas
Pour Michelle Chaput, une étudiante au doctorat en géographie, plusieurs facteurs peuvent expliquer pourquoi les étudiants ne s’impliquent davantage. « Une raison pourrait être que le statu quo fonctionne pour eux ; ils n’éprouvent aucun problème et sont heureux de la façon dont les choses se déroulent et donc ne sentent pas la nécessité de s’impliquer », suggère-t-elle.
« Je pense que la GSAÉD fait beaucoup pour rejoindre les étudiants aux cycles supérieurs, mais on dirait que ce n’est pas suffisant. Il y a un manque d’intérêt et de participation qui persiste de la part des étudiants. Il y a de la place pour l’amélioration ; le défi consiste à établir des stratégies efficaces en termes de temps et de fonds pour accroître la participation des étudiants », explique l’étudiante.
Bref, pour cette étudiante ainsi que pour la grande majorité des candidats rencontrés, la stratégie de communication de la GSAÉD devrait être revue. « Avoir une présence physique sur le campus est la clé, et non seulement entre les murs de la maison des étudiants diplômés. […] Donner des présentations courtes mais informatives et non attendues, par exemple, avant la projection d’un film ou lors d’une soirée ‘‘open mic’’, pourrait aider aussi », a souligne Mme Chaput.
Les élections auront lieu du 17 au 19 mars prochain. Même s’il ne sera possible de savoir si les étudiants auront décidé de se réapproprier la GSAÉD qu’après la divulgation des résultats, Gabrielle Ross-Marquette est pour sa part déjà satisfaite : « Cette année, on retrouve un candidat pour chaque position du comité exécutif de la GSAÉD ainsi que du Sénat et du Bureau des gouverneurs. Il s’avère même que dans un cas, plus d’un candidat fut intéressé par une des positions! »