Élections de la FÉUO : Le système de partis nuirait aux indépendants
– Par Émilie Deschamps –
Au lendemain des élections de l’exécutif de la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO), tous les candidats indépendants, Chris Clarke, Marc Jan et Roy Younes, se retrouvent tous dernier à leur poste respectif. Roy Younes, à la vice-présidence aux finances, est le candidat indépendant qui a obtenu le plus de votes, avec 1000 votes de moins que son opposant, Dave Eaton du parti Action étudiante. Selon plusieurs candidats et selon l’Association étudiante des études politiques internationales et en développement (AÉÉPID), le système de partis et le fait d’avoir inclus les noms des partis sur les bulletins de vote aurait nui aux candidats indépendants.
Pour Chris Clarke, candidat indépendant défait au poste de vice-président aux affaires universitaires, c’est clair: « Cette décision, d’inclure les noms des partis sur les bulletins de vote, donne [aux partis] un très grand avantage, [qui] ne fait que noyer nos voix. C’est ce que nous avons vu avec tous les indépendants qui ont perdu. »
M. Clarke compare son résultat actuel avec celui de 2012, où les noms des partis ne figuraient pas sur les bulletins: « Je me suis présenté l’an dernier, j’étais près du but. Je n’avais que 198 votes de moins que la gagnante. J’ai développé une plateforme beaucoup plus élaborée cette année qui était censée combler cet écart. » Cet objectif ne s’est toutefois pas concrétisé, puisqu’il a obtenu moins du tiers des votes de son opposant le plus proche.
Marc Jan, candidat indépendant défait à la vice-présidence aux affaires de l’équité, abonde dans le même sens. Il explique que les indépendants étaient désavantagés, notamment en ce qui concerne la tournée des classes puisqu’un candidat seul peut seulement visiter quelques classes par jour. À l’opposé, un parti à six candidats multiplie le nombre de visites qu’il peut faire et peut donc rejoindre beaucoup plus d’étudiants par ce moyen.
De son côté, Brad Lafortune, d’Action étudiante, élu au poste de vice-président aux services et communication, considère que l’inscription du nom des partis sur les bulletins de vote ont pu avoir une certaine influence, qu’il considère minime. Il ajoute que « les personnes qui votaient avaient la chance de regarder [les] plateformes individuelles » et qu’il connaît « beaucoup de personnes qui ont voté pour différents partis et pour des indépendants. »
Together Ensemble: un parti pour la forme
Marilyn Tourangeau, candidate pour Together Ensemble défaite au poste de vice-présidente aux affaires universitaires, est convaincue que le nom des partis sur les bulletins a eu une influence sur le résultat. Elle explique qu’elle a fondé sa campagne sur sa plateforme et non sur son parti. Elle ajoute qu’elle n’a pas encouragé les gens à voter pour Together Ensemble, mais pour les candidats.
Together Ensemble s’est d’ailleurs distingué d’Action étudiante par son absence de plateforme commune et par les divergences permises entre ses membres. Geoff Parent, son candidat à la présidence, avait d’ailleurs déclaré, durant le débat, que la raison pour laquelle il ne se présentait pas comme indépendant était pour avoir plus de chances d’être élu.
C’était seulement la deuxième année où les affiliations étaient permises lors des élections de la Fédération étudiante.