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Élection générale québécoise : Que d’inconnues

election– Par Samuel Lafontaine –

L’élection générale québécoise aura lieu ce lundi. À cette occasion, 125 députés seront élus dans autant de circonscriptions. Quatre principaux partis politiques sont en liste. Il s’agit du Parti Québécois (PQ), du Parti libéral du Québec (PLQ), de la Coalition Avenir Québec (CAQ) et de Québec Solidaire (QS). Le vote par anticipation a commencé le lundi 31 mars.

Ces élections anticipées ont lieu après que la première ministre Pauline Marois eu déclenché les élections en se rendant chez le lieutenant-gouverneur, Pierre Duchesne, pour demander la dissolution de l’Assemblée. Pauline Marois était à la tête d’un gouvernement péquiste minoritaire depuis septembre 2012. Dans le camp péquiste, on souhaitait construire sur des sondages favorables avant la campagne afin d’aller chercher les neuf sièges qui manquaient à la formation souverainiste pour former un gouvernement majoritaire.
La professeure et candidate au doctorat en science politique, Helaina Gaspard, s’intéresse comme tant d’autres à la campagne électorale québécoise. Spécialisée en politique canadienne et plus particulièrement en politique provinciale, elle-même ontarienne, elle croit que les gens des autres provinces voient les élections québécoises seulement à travers le débat sur la séparation et redoutent donc une victoire péquiste majoritaire. « Pourtant, il y a d’autres raisons que la souveraineté qui expliquent un vote pour le Parti Québécois », soutient-t-elle, avant d’ajouter que « depuis le milieu de campagne, les sondages se sont inversés et les libéraux sont maintenant en avance ».
Un changement qui pourrait s’expliquer par un accent mis sur l’indépendance dans la foulée de la candidature de Pierre Karl Péladeau, magnat de la presse et candidat péquiste dans Saint-Jérôme. Depuis la mi-campagne, les intentions de vote montrent une hausse des libéraux au point où ceux-ci pourraient espérer former un gouvernement majoritaire malgré un retard sur le PQ auprès de l’électorat francophone. Madame Gaspard croit d’ailleurs queles électeurs semblent pencher pour «un gouvernement libéral minoritaire ou majoritaire de peu».
Le référendum, la Charte des valeurs québécoises et l’intégrité ont été les principaux thèmes de cette campagne. Lors de sa déclaration de candidature, M. Péladeau a dit se lancer en politique « pour donner un pays à ses enfants. »Les libéraux ont repris cet élan d’enthousiasme du propriétaire de Québecor Média pour reprocher aux péquistes de cacher leurs intentions concernant un troisième référendum.
Après des sondages en berne, le PQ a ensuite tenté de ramener le débat sur la Charte des valeurs avant que la campagne ne se porte finalement sur l’intégrité des chefs de partis. Le chef libéral, Philippe Couillard, a été le premier attaqué alors que plusieurs lui ont reproché ses liens d’affaires avec Dr Arthur Porter. Radio-Canada a par la suite révélé l’existence dans un paradis fiscal d’un compte bancaire ayant appartenu à M. Couillard. Ce compte aurait existé dans les années 1990 alors que le chef libéral pratiquait sa profession de médecin en Arabie saoudite. Puis, la première ministre sortante, Pauline Marois, a également été éclaboussée par des allégations concernant les liens entre son mari entrepreneur, le syndicat FTQ et des firmes de génie-conseil. Claude Blanchet, le conjoint de Mme Marois, aurait notamment exercé son influence pour récolter 25 000 $ auprès d’un employé d’une firme de génie. Cette somme aurait servi en vue de la course à la direction du PQ en 2007.
Un débat régional Dans la région de l’Outaouais, où les députés libéraux sortants sont confiants de regagner leur siège à Québec, des étudiants en travail social de l’Université du Québec en Outaouais (UQO) ont organisé un débat le 31 mars dernier au pavillon Alexandre-Taché, à Gatineau. L’évènement portait le titre de « Politique et Pauvreté » et était présenté en soirée par le Comité pour l’éducation populaire sur la pauvreté et les politiques publiques. La députée libérale sortante dans le comté de Hull, de même que les candidats péquiste et solidaire, étaient présents au débat alors que la Coalition Avenir Québec brillait par son absence. Les organisateurs de l’évènement ont également invité Option nationale et le Parti marxiste-léniniste du Québec, qui ont chacun envoyé un représentant. Le débat a surtout porté sur les propositions des différents partis concernant l’inclusion des gens en situation de marginalisation et d’exclusion. Le débat s’est tenu devant un nombre restreint de personnes et a fait place notamment à un échange sur le transport en commun de la région. Alors que l’accessibilité pour les étudiants n’a pas été abordée, Maryse Gaudrault du Parti libéral a réaffirmé son souhait de voir la Ville et la Société de transport de l’Outaouais (STO) laisser les ainés prendre l’autobus gratuitement en dehors des heures de pointe, alors que les candidats d’Option nationale et du Parti Québécois ont parlé d’électrification des transports. Le financement des organismes communautaires a également été fortement débattu par les différents candidats au cours du débat. L’ensemble des participants ont débattu respectueusement.

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