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Arts et culture

Eldorado au Café Nostalgica : Quintet rock à saveur d’automobiles et de désert

19 janvier 2015

– Par Alexandre Millaire –

C’est avec enthousiasme que s’est produit Eldorado, quintet rock de Gatineau, en concert au Café Nostalgica, mardi dernier. Quoiqu’il y eût un nombre égal de spectateurs et de musiciens dans la salle, le groupe a fait preuve de grand professionnalisme en offrant un concert énergisant et bien monté.

« Cinq ans de jams deux fois semaine, quatre heures de temps, minimum. Toujours. » C’est ainsi que Maxim Bérubé, chanteur d’Eldorado, décrit le dynamisme inébranlable du groupe. Le quintet propose du rock à la fois sensible dans ses paroles, salaud dans ses arrangements et capable de manier des éléments divers des styles pop, blues, country et même disco avec aisance. La formation, une des rares dans l’Outaouais à jouer du rock en français, prône avant tout la chimie des membres, l’écriture démocratique et des amitiés coulées dans le béton.

Sous la direction artistique de Ryan Batisttuzzi, renommé pour son travail de réalisation avec des groupes tels Malajube et We Are Wolves, Eldorado a sorti son premier album, Gin Vinyle, indépendamment en 2012. Sur le disque, les deux guitares électriques, se partageant solos et accompagnements, forment un mur de distortion rythmée, percé par le ténor rugueux de Bérubé et soutenu de la basse et la batterie dont le jeu rappelle Primus, Tool et White Cowbell Oklahoma. Des changements de tempos subtils et des bris synchronisés viennent agrémenter dix chansons qui explorent l’amour, l’échappat et les temps modernes. Quoique le son du disque tende parfois vers la surproduction, surtout en ce qui concerne les arrangements vocaux qui ne sont pas reproduits live, il évite largement les pièges du rock québécois, n’étant ni quétaine, ni pris à jamais dans le son des années 80, et fait preuve d’originalité et de verve.

Le quintet s’enligne déjà pour son deuxième album et cherche à ce que celui-ci tente moins d’attirer l’oreille avec des sons trendy et reflète de plus prêt l’identité du groupe. Un premier single sera disponible lors de la finale de l’Omnium du Rock, qui aura lieu le 7 février au Mavericks, histoire d’aiguiser l’appétit de leurs fans.

Un mot au sujet de la GSAÉD et du Café Nostalgica : qu’un groupe engageant et à son affaire se fasse embaucher sans qu’aucun effort de promotion ne soit fait à leur égard, ni par le biais des médias sociaux, d’affiches ou des sites des deux organismes, est bien décevant. L’estrade temporaire qui devait depuis longtemps être remaniée le long des fenêtres, le manque d’éclairage de concert, le son difficile à manipuler et un calendrier d’événements qui n’a pas été mis à jour depuis juin 2014 pointent vers la décrépitude de ce qu’était une fois un riche patrimoine artistique. Pour que la scène musicale d’Ottawa fleurisse et que des groupes tels Eldorado puissent vivre de leur art, un effort plus vaillant doit être mis de l’avant par les lieux de performance.

 

 

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