Inscrire un terme

Retour
Actualités

Dossier sur les transports : Ottawa innove, mais pas assez

24 novembre 2014

– Par Frédérique Mazerolle –

Plusieurs organismes de la Ville d’Ottawa tentent, depuis quelques années, d’instaurer un réseau de train léger sur rail (TLR) agrandi, maintenant nommé la Ligne de la Confédération. Seulement, il existe également des campagnes moins connues qui tentent de sensibiliser les citoyens et les officiels de la Ville au sujet de la sécurité du transport alternatif.

Avec un coût excédant deux milliards de dollars, le TLR sera reconnu comme étant non seulement l’un des projets les plus coûteux de toute l’histoire d’Ottawa, mais est également déjà catégorisé comme étant l’un des meilleurs systèmes de transport en commun au pays.

Après de nombreuses années de négociations et de débats, le projet, approuvé en 2012, devrait être prêt pour l’année 2017, soit en même temps que le 150e anniversaire de la Confédération canadienne. Cette deuxième ligne de TLR desservira 13 stations, dont quatre qui seront situées dans les environs de l’Université d’Ottawa. La station uOttawa viendra donc remplacer l’ancienne station du transitway Campus. Les deux stations de terminus seront Tunney’s Pasture et Blair.

Malgré les nombreuses louanges que reçoit ce projet, plusieurs ne sont pas tout à fait d’accord avec l’emplacement des stations.

Originaire de la ville de Québec et habitant le centre-ville ottavien depuis huit ans, Alexandre Laquerre est propriétaire du site web Ottawa Passé et Présent. Cette initiative a été mise en place pour sensibiliser les gens aux problèmes d’infrastructure auxquels fait face la Ville d’Ottawa depuis les 50 dernières années.

Comme M. Laquerre et sa femme n’ont pas de voiture, ils dépendent du vélo durant les mois plus chauds et des services d’OC Transpo durant la période hivernale. « En gros, ce n’est pas mal. Les services des transports en commun sont meilleurs que ceux de Québec, mais pas que ceux de Montréal », explique-t-il.

Or, il a une opinion assez partagée sur l’installation du TLR, notamment parce que celui-ci va majoritairement desservir des arrêts en banlieue.

« C’est vraiment un mode pour les commuters qui habitent la banlieue et qui ont besoin de prendre ce train pour aller travailler au centre-ville le matin et pour revenir le soir », ajoute M. Laquerre. « Ça va peut-être améliorer l’offre, mais ça ne l’augmentera pas ».

En comparaison avec Montréal, il affirme que le service de métro est utilisé par un grand pourcentage de la population, non seulement en raison de son efficacité et de sa rapidité, mais également de son offre de transport intra-urbain.

« Je crois que c’est cela qui manque à Ottawa. Il va y avoir, je crois, huit stations de la nouvelle ligne qui vont être soit à coté d’une autoroute, soit dans le milieu de nul part. Si le maire [Jim] Watson aurait vraiment à cœur le développement de la ville d’Ottawa, il aurait pu prendre des décisions, qui oui auraient peut-être été plus difficiles et auraient couté plus cher, mais qui auraient donné aux gens de meilleurs services de transport dans le centre-ville », conclut M. Laquerre.

Il rappelle également que de toutes les capitales du G8, Ottawa est la seule qui ne possède pas encore un métro, ce qui selon lui, lui enlève un certain prestige.

De plus, la ville est également en conflit avec la Commission de la capitale nationale (CCN) par rapport à l’emplacement du tunnel pour le TLR. Suite à une conférence de presse vendredi dernier, la CCN s’est prononcée en disant que le train léger devrait passer sur le terrain Rochester, qui se trouve sur le chemin Richmond dans le quartier Westboro, au lieu de passer au bord de la rivière des Outaouais. Cependant, les officiels de la Ville n’ont pas été invités à la conférence de presse aux locaux de la CCN.

Sécurité des piétons et des cyclistes

Complete Streets, une initiative nouvelle cette année de l’organisme militant Écologie Ottawa, tente de sensibiliser les citadins en ce qui concerne la sureté des piétons et des cyclistes. Cet organisme se mobilise principalement pour l’offre de rues conviviales, c’est-à-dire des rues avec plus d’espaces sécuritaires pour les piétons et les cyclistes.

Jusqu’à présent, plus de 2500 personnes ont signé la pétition soumise à la Ville. Des organismes tels que la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO), l’Alliance pour les espaces verts dans la capitale du Canada et Citizens for Safe Cycling se sont montrés en faveur de cette initiative.

« La grande majorité des conseillers municipaux sont tout à fait en faveur du concept », explique Karen Hawley, qui est en charge du programme Complete Streets. « Certains craignent que les conducteurs seront gênés ou que le trafic sera embourbé dans les “rues complètes”, mais l’idée est que les gens sortent de leur voiture et se promènent à pied, prennent les transports en commun ou à vélo, donc il y aura moins de voitures sur les routes ».

Plusieurs audits ont été effectués dans les divers quartiers d’Ottawa, comme le Centre-Ville et la Basse-Ville. Les gens peuvent également assister aux réunions d’informations publiques d’Écologie Ottawa.

« Cette campagne a été très populaire depuis ses débuts. Les gens sont prêts à sortir de leur voiture. Ils sont frustrés par les transports en commun », ajoute Mme Hawley. « Une meilleure infrastructure pour ceux qui doivent marcher à leur arrêt de bus et du bus à leur destination est nécessaire. Trop de cyclistes sont morts parce que la sécurité n’a pas été intégrée dans l’infrastructure cyclable. Il n’y pas de connectivité en ce qui concerne ce qui devrait être d’assurer la sécurité des routes pour les cyclistes depuis le début de leur voyage à la fin ».

Inscrivez-vous à La Rotonde gratuitement !

S'inscrire