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Dossier sur les examens : Dans la tête des professeurs

8 Décembre 2014

– Par Frédérique Mazerolle –

Il est commun d’entendre, surtout vers la fin de la session, des étudiants se réjouir ou se plaindre des méthodes d’évaluation que les professeurs leur offrent. Certes, certains préfèrent les examens à choix multiples, alors que d’autres se sentent plus confortables en rédigeant un examen maison. En fin de compte, le dernier mot sur le choix de l’évaluation revient au professeur. La Rotonde s’est entretenue avec des professeurs de l’Université d’Ottawa (U d’O) pour comprendre la manière dont ils conçoivent l’évaluation académique.

Le format de l’évaluation finale est déterminé par le professeur avec l’approbation de sa faculté en question, d’après le règlement 9.2 de l’Université.

« En général, mes étudiants travaillent par projets, de manière collaborative. Je leur demande aussi une réflexion critique des connaissances et compétences développées dans le cours », explique Marie-Josée Hamel, professeure à la Faculté des arts.

Quand il est question de préparation aux examens, elle croit également qu’il existe plus d’une façon de se préparer. « Il y a plusieurs approches pour la préparation aux examens, chacun doit trouver son style. La lecture et l’élaboration de fiches synthèses sont clés dans le cas d’examens basés sur les connaissances », affirme-t-elle.

Quant à Éric Dionne, professeur à la Faculté d’éducation, l’examen va dépendre du cours en particulier. Par contre, il croit que l’examen classique à livre fermé n’est pas pratique dans le cas des cours qu’il enseigne.

« À la Faculté d’éducation, aux études supérieures, nous avons beaucoup d’étudiants qui étudient à distance, alors donner un examen à livre fermé peut être difficile », explique le professeur. « Je dirais que l’examen de style classique à livre fermé est un peu en voie de disparition ».

Il privilégie davantage les examens sous forme de travail de session, en raison du coté plus « professionnalisant » de la Faculté d’éducation, qui veut préparer ses étudiants avec des scénarios qu’ils pourraient vivre eux-mêmes lorsqu’ils seront sur le marché du travail.

D’après lui, il est possible de se préparer en fonction d’un certain format d’examen et plusieurs recherches confirment son affirmation.

« C’est sûr que le format de l’évaluation aura un impact sur la façon dont les étudiants vont s’y préparer », explique M. Dionne. Il souligne également l’importance pour les étudiants de développer un sens critique par rapport au format choisi, car il peut s’y trouver des lacunes.

« Tous les bons étudiants savent que dans le cas d’un examen à choix multiples, lorsqu’on ne sait pas la réponse, on passe à la prochaine question en espérant que le professeur nous laisse des indices ».

Il souligne également que même si certains étudiants disent préférer ce format, plusieurs étudiants qu’il considérerait comme étant performants diraient le contraire. En raison du manque de subjectivité présent dans les évaluations à choix multiples, les étudiants performants vont plutôt migrer leurs préférences vers un format d’évaluation qui vont leur donner le droit à la subjectivité.

Dans le fil d’idées de la subjectivité, les cours où le professeur demande à ses étudiants de se procurer un ouvrage qu’il a écrit lui-même ne sont pas rares. Certains étudiants pourraient alors faire la critique que dans ce cas-ci, ils seront entièrement évalués selon les standards du professeur.

« Ça va arriver souvent que les professeurs vont rédiger des ouvrages et du matériel pédagogique, étant donné que cela fait partie de leur devoir académique », explique M. Dionne. « J’imagine que ça dépend de la façon dont le tout est présenté. À l’Université, on tente d’aider les étudiants à développer leur esprit critique et ça pourrait justement mettre le professeur dans une situation où les étudiants critiqueraient son ouvrage et ce bien avant l’évaluation finale ».

Il conclut en disant que les étudiants viennent chercher l’expertise des professeurs et que ce processus se fait en partie par les ouvrages que ceux-ci ont rédigés et qui sont mis à la disposition des étudiants. Par contre, il souligne également que le professeur doit être capable de prendre le « grain de sel » des étudiants et d’écouter leurs critiques.

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