Dossier sur le bilinguisme: Les universités multilingues à travers le monde
Par Frédérique Mazerolle
L’Université d’Ottawa (U d’O) est reconnue à l’échelle internationale comme étant la plus grande université bilingue au monde. Par contre, peu sont au courant que plusieurs universités outre-mer, telles que l’Université de Fribourg en Suisse, l’Université du Luxembourg et l’Université de Maastricht aux Pays-Bas, parmi tant d’autres, offrent à leurs étudiants un service similaire, c’est-à-dire d’étudier dans la langue de leur choix. La Rotonde dresse un portrait de quelques-unes de ces institutions.
L’Université du Luxembourg
L’Université du Luxembourg est la seule université située au Luxembourg. Selon le type de formation choisi (soit au niveau du baccalauréat ou de la maîtrise), les cours peuvent être offerts en français, en anglais, en allemand et en luxembourgeois, si le programme d’études l’exige.
Le choix de la langue qu’on trouve à l’U d’O est similaire à celui de l’Université du Luxembourg. Michel Margue, professeur à la Faculté des lettres, des sciences humaines, des arts et des sciences de l’éducation de l’Université du Luxembourg, explique que « si chaque cours est officiellement enseigné dans une seule langue, cela ne veut pas dire que les débats et parfois même les examens sont multilingues selon le principe que chacun utilise sa langue préférée pour s’exprimer et chacun doit aussi pouvoir comprendre la langue de l’autre ». Ce dernier rajoute que « la plupart de nos étudiants sont en effet multilingues ».
L’Université de Fribourg
L’Université de Fribourg est reconnue notamment pour ses formations multilingues. Presque tous les cours sont offerts en français et en allemand, à l’exception de certains programmes de maîtrise qui sont seulement offerts en anglais.
« Il existe aussi des enseignements en anglais, notamment dans les sciences naturelles et en d’autres langues, comme la philologie anglaise, italienne, espagnole, slavistique », explique Barbara Ruf, secrétaire au Département des sciences du plurilinguisme et des langues étrangères.
Les étudiants en droit peuvent opter pour un programme avec la mention « Bilingue Plus », ce qui leur donne accès à une formation totalement bilingue et plus encore, l’avantage de pouvoir exercer leur profession en français et en allemand. L’initiative n’est actuellement réservée qu’aux étudiants en droit, mais est également disponible pour les étudiants d’histoire de l’art depuis 2012. Une mention « Études Bilingues » figura donc sur les diplômes des nouveaux diplômés.
L’Université de Maastricht
Dans le cas de l’Université de Maastricht, l’insertion de l’anglais résulte du fait que l’anglais est une langue d’affaire parlée à l’échelle internationale et qu’elle est enseignée dans les écoles dès un jeune âge. Elle reçoit également beaucoup d’étudiants internationaux qui ne parlent pas ou ne maîtrisent pas nécessairement le néerlandais. Près de 45 % des étudiants viennent de l’extérieur des Pays-Bas.
Pour ce qui est de l’offre de cours, la majorité d’entre eux sont offerts dans les deux langues. Tout dépendant de leur programme et de ses exigences, les étudiants peuvent soit choisir d’étudier dans une langue ou de faire une partie de leur cours en anglais et l’autre en néerlandais. « L’Université de Maastricht offre des cours en anglais ou en néerlandais, mais un seul programme (économie financière) est véritablement bilingue », déclare Caroline Roulaux, attachée de presse de l’Université de Maastricht.
L’institution offre également des cours de néerlandais et d’anglais gratuits à ses étudiants et ses employés qui veulent améliorer leurs compétences dans l’une des deux langues.
« Bien que le programme de l’économie financière est en partie en néerlandais, les élèves vont parler, lire et écrire en anglais pour la plupart du temps. Le programme est très axé sur les lois fiscales et des taxes qui s’appliquent aux Pays-Bas », explique Mme Roulaux. « Cependant, le cours aborde également des sujets tels que le droit européen de taxe de façon plus large et ces parties sont enseignées en anglais. Cette piste s’adresse à des étudiants néerlandais à vocation internationale ou aux étudiants étrangers avec un très haut niveau de néerlandais qui ont l’intention de travailler dans l’impôt aux Pays-Bas ».
Partenariats avec l’Université d’Ottawa
En ce moment, l’Université d’Ottawa maintient des partenariats d’échange étudiant avec l’Université de Fribourg et celle du Luxembourg. Pour l’instant, l’entente d’échange pour l’Université de Fribourg est une offre générale, englobant tous les programmes, alors que celle avec l’Université du Luxembourg est réservée aux étudiants en droit civil. Cependant, l’offre sera élargie à tous les étudiants dès l’année prochaine.
« La décision d’établir une entente générale ou restreinte dépend de ce qui nous intéresse dans une autre université et de ce que celle-ci veut nous offrir », dévoile Gabrielle Falardeau, coordinatrice à la mobilité du Bureau international de l’Université d’Ottawa.
En ce qui concerne les compétences linguistiques d’étudiants voulant faire des échanges dans des universités offrant des cours dans plusieurs langues, le choix de langue d’apprentissage revient à l’étudiant d’après ses connaissances linguistiques et son programme d’étude.
Une nouvelle entente générale s’est établie avec l’Université d’Aberystwyth, au pays de Galles. L’Université possède une particularité linguistique propre à elle, car elle offre des cours en gallois, ancienne langue celtique encore parlée dans certaines régions du Nord et de l’Ouest du pays de Galles. L’anglais et le gallois sont reconnus à l’échelle nationale comme étant des langues officielles, alors plusieurs documents officiels peuvent être retrouvés dans ces deux langues.