Par: Maeve Burbridge, journaliste
Entre la fin de session, la noirceur de l’hiver et le climat politique, la période dans laquelle nous nous retrouvons peut bien sembler sombre, décourageante et quelque peu stressante. Pour tout mettre sur pause et rire aux éclats, La Rotonde conseille la pièce Molière Impromptu, produite par le Département de théâtre.
Molière, dépoussiéré
En représentation du 4 au 8 décembre à la Salle Académique, la pièce ne présente pas du Molière au sens traditionnel. Jean-Stéphane Roy, metteur en scène de la pièce, s’est inspiré de ses pièces L’impromptu de Versailles ainsi que Le mariage forcé pour créer une pièce qui conserve l’aspect comique et cocasse du dramaturge classique, mais qui « élève la niaiserie au niveau de l’art », selon Roy.
Sans être fidèle aux textes originaux, la pièce modernise plutôt l’humour, laisse une certaine marge de manoeuvre pour l’improvisation et ajoute des clins d’œil aux enjeux contemporains. L’intrigue reste toutefois calquée sur celles qu’a imaginées Molière. D’après Arnaud Dupuy, comédien qui joue les rôles de Molière, Geronimo ainsi que Lycaste, les textes du dramaturge ont servi de « canevas autour desquels [ils] travaillent », sans que ce soit une pièce de Molière.
« Ça fait du bien de rire »
L’humour de Molière, qui s’inspire d’archétypes, de quiproquos et de malentendus conserve une certaine dimension intemporelle. C’est encore drôle aujourd’hui de se moquer de l’archétype de la jeune femme qui marie un vieillard riche espérant qu’il meure rapidement, ou de l’étudiant prétentieux qui prend plaisir à indiquer les fautes des autres, mais ne supporte pas qu’on corrige les siennes.
Dans Molière Impromptu, ces personnages stéréotypés sont poussés à l’extrême de l’extravagance comique. Selon Rosalie Lacroix, interprète du rôle de Sganarelle, « on ne s’établit pas de limites, on joue chaque scène à fond ». En effet, les comédiens font usage de leur corps, de leur registre vocal et occupent tout l’espace alloué pour interpréter leur personnage de manière grandiose et clownesque. Le spectateur n’a pas d’autre choix que de demeurer sous l’emprise de la folie à laquelle il assiste ; il ne peut détourner le regard.
Comédie de fin de session
L’effet souhaité de Molière Impromptu est de faire rire aux éclats. C’est une farce, simple, légère et bien exécutée. D’après Roy, l’intérêt de mettre en scène une pièce de ce style est de s’éloigner un peu du théâtre sombre, analytique, et cynique à l’égard des humains et de la société qui semble dominer les scènes dernièrement. D’après lui, les gens devraient venir voir Molière Impromptu parce que « c’est bientôt Noël, ça fait du bien de rire, d’oublier la merde politique et l’hiver déprimant ».
En effet, la saveur humoristique et clownesque de Molière Impromptu semble plaire aux étudiant.e.s. Clémence Roy-Darisse, étudiante en théâtre qui n’est pas impliquée dans la pièce, affirme qu’elle ira voir Molière Impromptu parce qu’elle croit que ça va être très comique. « Ça va être la niaiserie au maximum, un spectacle très drôle mais qui ne se prend pas trop au sérieux », explique-t-elle.
André Bissonnette et Sarah-Lynne Johnson comptent également aller voir la pièce puisque « ça a l’air d’être une pièce super comique, et qui ne voudrait pas rire pendant une heure et demie ? »