
Documentaire Tout le monde en parlait : le scandale du sang contaminé
– Par Katherine Sullivan –
Comme l’indique son titre, ce documentaire vise à informer et révéler l’aspect humain du scandale du sang contaminé s’étant déroulé au Canada dans les années 90. Le documentaire revient sur cet événement de façon chronologique, en y ajoutant des témoignages de personnes touchées par le scandale, ainsi qu’en interpellant quelques individus ayant eu un rôle important lors du scandale. Celui-ci éclata lorsque plusieurs citoyens (en majorité des hémophiles) ayant reçu des transfusions découvrirent qu’ils étaient atteints de l’hépatite C ou du VIH.
« C’est un court documentaire de même pas 20 minutes, alors c’est difficile de tout raconter, de toucher tous les détails du scandale qui a touché tellement de monde. Surtout que ça s’est étendu sur plusieurs années », explique Daniel Bouchard, journaliste ayant pris part à la création du documentaire et animateur de la soirée. « Ce qu’on voulait montrer c’est que, d’une part, si c’est un scandale, ce n’est pas parce que le sang était contaminé. Si on parle de scandale, c’est parce que l’autorité aurait pu le dire à la population bien avant que ce soit rendu public. Ce qui aurait pu éviter certaines contaminations. On avait une solution. »
La vie après le scandale
Après la projection, deux victimes du scandale ont partagé leur expérience. Guy-Henri Godin avait contracté le VIH et deux types d’hépatite C suite à des transfusions en raison de son hémophilie. Il s’est ensuite engagé à protéger les droits des autres victimes : « J’étais le seul hémophile qui était avocat à cette époque-là ». Il a donc contacté les députés et les ministres de la région afin d’aider les hémophiles touchés en tentant de leur procurer compensation et soins de santé. Il tint également à souligner le rôle important que joua le juge Krever lors de la commission d’enquête : « Le juge Krever a eu des couilles plus grosses que mes poings ».
M. Saumur, pour sa part, fut infecté par l’hépatite C, lui valant un foie constamment enflammé et des capacités réduites. « Je suis un survivant qui souffre beaucoup. Ça fait 24 ans que je ne peux pas travailler. Que je ne peux pas aider ma famille. J’ai trois frères qui sont morts. Ce que je ne comprends pas, c’est que les bandits ont été acquittés. Je ne souhaite ça à personne », explique-t-il. Suite à son diagnostic, M. Saumur a dû vendre sa compagnie en raison de son espérance de vie qui n’était que de trois mois à cette époque. « On continue de vivre, mais vivre difficilement. »
Avant de terminer la soirée, Daniel Bouchard a tenu à remercier ses invités en soulignant au passage que « cela a été très difficile de trouver des personnes qui acceptaient de parler de leur situation. J’ai parlé à plusieurs familles de la région pour les convaincre de venir nous parler. C’est pourquoi je trouve que nos deux invités ont eu beaucoup de courage et de détermination.
Le documentaire sera diffusé le 8 octobre prochain à la Télévision de Radio-Canada.