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« Désapprendre : le racisme sur le campus » : L’idée d’un centre pour les étudiants racialisés de retour

5 octobre 2015

 

Par Boni Guy-Roland Kadio

La Maison des étudiants diplômés tenait, mercredi dernier, la conférence « Désapprendre : racisme ». Cet évènement a rassemblé des étudiant.e.s de l’Université d’Ottawa (U d’O) et de l’Université de Carleton dans une discussion ouverte sur le racisme vécu sur les campus et les manières de le combattre.

« ‘Désapprendre’ est une série de débats ayant pour but de discuter des différentes formes d’oppression, et notamment du racisme, sur le campus. Nous voulons décloisonner le tabou du racisme sur le campus et mieux informer sur ce sujet ». C’est avec ces mots que Clare Annett, membre du comité des affaires universitaires de l’Association des étudiant.e.s diplômé.e.s (GSAÉD), a défini la portée de l’évènement.

Autour de la table se trouvaient deux coordinatrices du Centre universitaire de race, d’ethnicité et de culture (REC) de l’Université Carleton, Tirahais Gidey et Kareen Onyeaju, et deux étudiants internationaux de l’U d’O, William El Khoury et Mohammed Khaki. Chaque intervenant a raconté son expérience quant aux remarques racistes dont il ou elle a été la cible.

Gidey et Onyeaju ont dénoncé les stéréotypes liés à la couleur de leur peau, dont elles ont été souvent victimes, sur le campus de Carleton comme ailleurs. Cette « assignation systématique à des origines », bien qu’elles soient toutes deux Canadiennes de première génération, les choque.

Ce sont ces microagressions répétées qui leur ont fait envisager la création d’un service d’éducation « raciale » sur le campus de Carleton. Pour Gidey, le Centre REC, créé en 2001, est « un lieu sécuritaire pour les personnes qui éprouvent des difficultés sur le campus, qui ne se sentent pas à l’aise et qui aimeraient du soutien adapté ». Il sert aussi à favoriser un « sens de communauté entre les étudiants de différentes cultures », comme l’explique Kareen Onyeaju.

El Khoury et Khaki ont pour leur part soulevé la vulnérabilité des étudiants internationaux sur le campus. Livrés à eux-mêmes, ils sont souvent victimes de racisme culturel. Mohammed Khaki a notamment souligné que les étudiants du Moyen-Orient se font coller des étiquettes identificatoires « de sexisme et d’homophobie ».

Les intervenants ont discuté de l’idée d’un service à l’image de celui de Carleton à l’U d’O. Plébiscitée en 2014, la création d’un Centre des étudiants racialisés proposée par référendum aux étudiants n’avait pu obtenir leur approbation. Selon la vice-présidente aux affaires universitaires de la FÉUO, Vanessa Dorimain, reconsidérer un tel Centre est intéressant à condition de prendre deux précautions : lui donner un nom plus « neutre, inclusif » et faire une campagne d’information pour éviter des tensions entre majorité et minorités.

 

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