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Par : Nicolas Hubert
Alors qu’elle tenait son premier débat de l’année 2018 le 21 janvier, au sein duquel rien de bien intéressant n’est survenu, la Fédération Étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO) amorce d’ores et déjà l’organisation des élections générales prévues du 7 au 9 février. À cet effet, deux débats seront organisés le 31 janvier et le 1er février. Une préparation s’effectuant en avance pour s’assurer de la réussite de l’événement. Peut-être trop en avance ?
Une interrogation légitime lorsque les questions adressées aux futur.e.s candidat.e.s sont exigées avant même l’officialisation de ces mêmes candidat.e.s et sont soumises à un processus de présélection restreint de la part de la FÉUO.
En effet, contactés par courriel au début du mois de décembre 2017 par le Directeur général des élections de la FÉUO, Qussai Abu-Naqoos, les deux journaux étudiants de l’Université d’Ottawa (U d’O), The Fulcrum et La Rotonde, ont été invités à envoyer leurs questions pour ces deux débats avant le lundi 15 janvier. Et ce alors même que ni la liste des candidat.e.s ni la date précise des débats, n’avait été communiquées.
Des questions présélectionnées
Dans son courriel unilingue en anglais, Qussai précisait que ce procédé était destiné à permettre « aux questions réellement importantes d’être posées ». Mais comment Élection FÉUO évalue-t-elle en interne l’importance d’une question, ou statue-t-elle si une question n’est pas digne d’être adressée aux candidat.e.s ? De même, alors que la sélection des questions sera effectuée par le Directeur des élections, et que ce dernier se déclare totalement indépendant de la FÉUO, comment s’assurer de sa partialité et de son éventuelle proximité avec des candidat.e.s qui ne sont pas annoncé.e.s au moment même de la rédaction des questions ?
Qussai souligne à ce sujet qu’il est important pour la FÉUO de « laisser la chance à la presse de poser ses questions ». C’est ainsi dans cette perspective que la presse étudiante a été contactée en avance, afin de lui donner « plus de temps pour réfléchir à ses questions pour les candidats ». Mais comment réfléchir à des questions si cette même presse étudiante ne connaît pas encore les candidat.e.s, et ne peuvent par conséquent ni se baser sur leur plateforme électorale ou ni sur leurs bilans si les candidat.e.s se présentent à leur propre succession ?
« La presse est toujours la bienvenue »
Qussai insiste sur le fait que « la presse est toujours la bienvenue » et est « encouragée à poser des questions difficiles ». Mais comment adresser ces questions difficiles, à des candidat.e.s ciblé.e.s, si ces mêmes questions doivent être présélectionnées un mois à l’avance ?
Le groupe Facebook militant Student Voices – uOttawa, estime à ce sujet qu’« un débat dominé par la FÉUO, qui se tient essentiellement un mois en avance des élections, ce n’est pas vraiment un débat. Et ce n’est surtout pas pertinent ». Le groupe militant s’interroge également sur le fait que l’ « on ne demanderait pas aux étudiants de voter avant qu’ils sachent qui sont les candidats, alors pourquoi demander la presse de faire leurs choix un mois en avance ? »
« Sous contrôle et sans vigueur »
Alors que pour Qussai, ce processus serait à même de « permettre au bon fonctionnement d’un processus électoral impartial, juste et équitable », Student Voices estime pour sa part que « c’est un exemple clair que la démocratie, ce n’est pas un point fort pour la FÉUO ». Le groupe militant affirme notamment que « les candidats sont censés débattre les enjeux que les étudiants pensent importants, non les enjeux que la FÉUO pense importants ».
Tout en rappelant leur volonté d’un changement en profondeur de l’exécutif de la FÉUO, Student Voices conclut que « la FÉUO aime bien la démocratie comme elle aime la liberté de la presse – sous contrôle et sans vigueur ». Une perception antagoniste à la volonté affichée par Qussai de garantir « un processus électoral démocratique […] assurant le respect de l’équité, de l’intégrité, de l’indépendance, de la transparence, de la responsabilisation et de l’impartialité ».
Événements et communication
Après être revenu et avoir présenté les différents événements qui seront organisés dans les mois à venir par les associations étudiantes facultaires de premier cycles, le Conseil d’Administration de la FÉUO s’est brièvement focalisé sur la promotion de la future campagne électorale de la Fédération.
La vice-présidente aux Services et aux Communications, Kathryn LeBlanc, a notamment présenté les différentes stratégies qui ont été adoptées, notamment sur les réseaux sociaux, et a invité les différent.e.s représentant.e.s étudiant.e.s à partager au maximum les événements qui seront créés à cet effet.
Le vice-président aux Finances, Rizki Rachiq, est quant à lui revenu sur les résultats financiers positifs des commerces de la Fédération avant d’évoquer les questions récurrentes adressées à la FÉUO par les étudiant.e.s de l’U d’O au sujet du manque de transparence de la Fédération et de sa constitution. Rachiq a par la suite soulevé l’intérêt d’une éventuelle modification de la Constitution de la Fédération et de la lourdeur du processus nécessaire pour cela.