– Par Julien Dupont –
Quelle joie que d’entendre à la salle Huguette-Labelle, au pavillon Tabaret, des sons autres que ceux de la bureaucratie du début de semestres! Ce bel endroit, que plusieurs associent à l’impatience, a été transformé en lieu magique la soirée du 25 février dernier.
La Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO) y présentait un concert de qualité, gratuit pour les étudiants. Le spectacle était présenté à l’occasion d’une levée de fonds contre le cancer avec le Relais pour la vie. Des dons de 5 $ étaient demandés aux non-étudiants pour entrer.
À l’affiche, il y avait des chanteurs folks de la région : Craig Cardiff, qui a été nominé aux JUNO en 2012, ainsi que Shawna Caspi, Giscar, et le duo Carolina Hum. Dans un format devenu populaire dans le monde folk, les cinq assis sur scène ont enchanté tour à tour, présentant chacun cinq chansons et un peu d’eux-mêmes.
Carolina Hum, composé de Laura Inostroza et Alie Lavoie, a fait valoir un style de guitare plus simple, mais avec de belles harmonies et de la variété, avec de l’ukulélé et des maracas. Shawna Caspi a démontré une belle maîtrise de la guitare avec des compositions complexes, mais douces à l’oreille. Le plus particulier était Giscar, tout gêné et recroquevillé avec sa casquette sur les yeux lors des autres performances, donnant de rares paroles presque inaudibles pour présenter ses chansons, mais qui avait la voix la plus puissante. « Me voici qui sors de ma coquille », a-t-il lancé à titre d’introduction. C’était bien beau, en effet, de l’entendre sortir, et c’était un peu le thème de la soirée.
« Pour les quatre prochaines minutes, tout est réparé », a annoncé Craig Cardiff à sa première chanson, « tous les amours brisés et perdus… même les gaffes de Rob Ford! ». Craig Cardiff, 37 ans, était clairement le vétéran de la scène. Étant à son aise et tirant de la foule des rires comme de rien, il cherchait à détendre et à consoler. Sa voix dynamique accompagnait de très belles compositions parsemant la nostalgie dans la foule, chez laquelle l’on faisait passer un « livre de vérité », encourageant l’écriture d’un secret profond ou de choses douloureuses. Le chanteur originaire de Waterloo en Ontario a interprété des chansons de son nouveau double album Love Is Louder, dont la chanson du même titre a tiré de multiples gorges un écho de ses paroles sages.
En bref, l’évènement fut une surprise agréable. Qui dit mieux que de la belle musique gratuite? À ceux qui proclament qu’Ottawa ou que le campus de l’Université sont plates : les yeux peuvent être gardés fermés, mais non les oreilles, il y a de la bonne vie ici.