Jeux de la communication 2017
Actualités
Par : Daniel Birru – Contributeur
Controverse. Négligence. Rabaissement de la langue. Voilà certains des termes qui ont été utilisés pour qualifier la polémique ayant émergé suite à la publication sur Facebook, le 8 novembre, d’une invitation maladroite à la campagne de financement de la délégation de l’Université d’Ottawa (U d’O) aux Jeux de la Communication. Les étudiant.e.s de l’U d’O ont cependant été nombreux à réagir et à reprocher à sa délégation un manquement à sa mission de protéger et de promouvoir la langue et la culture franco-ontarienne.
« L’intimidation linguistique, quotidien de beaucoup d’étudiant.e.s »
Une invitation en « territoire 100% québécois », voilà ce que proposait sur son invitation Facebook la délégation de l’U d’O, participante aux Jeux de la Communication (JDLC) pour les pré-jeux. En plus de proposer de tenir cette rencontre à Gatineau, au lieu d’Ottawa, l’évènement Facebook comportait un grand nombre de propos jugés blessants et injurieux envers la communauté franco-ontarienne. Cette publication, écrite sur une tonalité qui semblait très exagérée, a provoqué une réaction équivalente, si bien qu’une cohorte d’étudiants et de membres de la communauté franco-ontarienne a inondé la rubrique des réactions en ciblant spécifiquement les propos et le contenu de la publication.
Jocelyn Leblanc, co-président du Regroupement étudiant franco-ontarien (RÉFO), a dénoncé par voie de communiqué l’oppression historique et systémique du peuple franco-ontarien. Leblanc a notamment souligné que « l’intimidation linguistique fait partie du quotidien de beaucoup d’étudiant.e.s franco-ontarien.ne.s [et la publication en question] témoigne de l’omniprésence de ce genre de moquerie », avant de conclure que « le RÉFO dénonce catégoriquement ce comportement intimidateur ».
Vincent Poirier, animateur du groupe humoristique Improtéine, explique que les Jeux de la communication ont représenté une très belle expérience de vie pour lui, au cours de ses années universitaires. Par contre, il a ressenti les propos utilisés dans la publication Facebook comme une sorte de trahison qui a notamment affecté son côté franco-ontarien. « Je pense honnêtement qu’ils n’étaient pas conscients de ce qu’ils étaient en train de dire », estime-t-il en précisant tout de même « [avoir] été blessé et insulté, mais je ne crois pas qu’il est question d’en faire tout un cas ».
Cela « en dit grand sur l’estime qu’elles et ils ont des Franco-Ontarien.ne.s »
La directrice du Département de communication de l’U d’O, Jenepher Lennox-Terrion, souligne que la délégation uottavienne a rapidement supprimé sa publication à la suite des évènements et a reconnu « les torts causés par le message en question, offrant par voie de communiqué des excuses qui nous semblent sincères et sans réserve ». Elle a également stipulé que le message est contraire aux valeurs de l’U d’O et du Département de communication.
Pour sa part, Leblanc s’estime satisfait des excuses présentées par la délégation, mais demeure inquiet « du climat culturel » que cette polémique révèle. « Des gens – en communication, non moins! – ont pensé que c’était approprié », s’exclame-t-il avant de s’indigner que cela « en dit grand sur l’estime qu’elles et ils ont des Franco-Ontarien.ne.s » et qu’« avec une telle publication, on ne peut que s’imaginer ce qu’ils et elles disent en privé ».