Clémence Labasse

Défiezlesconventions.ca n’est plus. Près d’une semaine après la publication de notre article « Une campagne publicitaire qui défie les conventions » le 28 septembre dernier, le site Web qui hébergeait la campagne marketing de l’Université d’Ottawa (U d’O), lancée en 2014 a cessé d’exister. Depuis, si les internautes tentent d’y accéder, ils sont automatiquement redirigés vers la page d’appel aux dons de charité.

L’annihilation totale du matériel marketing crée était, il semblerait, prévue, comme l’explique Néomie Duval, gestionnaire des relations avec les médias par intérim. « La durée de vie de ce site-là, on savait dès le début, était comptée. Il était prévu que nous allions migrer toutes l’information et les données de ce site-là vers le domaine de l’université, bien plus standardisé. »

En effet, sur la nouvelle page « Défier les conventions : la campagne de l’Université d’Ottawa », il est possible de retrouver les histoires et les initiatives supportées par l’institution, sous le volet « Initiatives ».

Cela étant, la version de l’Université ne concorde pas avec les dires de Pascal de Decker, directeur général de l’agence marketing TAXI et directeur créatif derrière la campagne de l’U d’O, en entrevue avec nous le mois dernier : « Ils nous ont flushés. Nous ne nous y attendions pas. En juin, on a reçu une lettre annonçant que l’Université mettait un terme à notre contrat. » Il ajoute : « Nous avions un plan stratégique qui s’étalait sur trois ans. »

Il faut rappeler que TAXI a été payé 500 milles dollars pour la conception de la campagne, qui quelques mois après son lancement, a été reprise à l’interne.

Néomie Duval soutient pourtant : « Le site web a été créé à l’interne, et non pas par TAXI. Ils ont été engagés pour nous aider à créer le gros splash initial de la campagne. C’est un contrat qui était ouvert, mais qui s’est terminé. Les fonds ont été utilisés, alors le tout est revenu à l’interne, comme prévu. »

La gestionnaire ajoute : « Maintenant que le splash a été fait, il faut réintégrer le slogan à notre discours. Défiez les conventions, c’est ce qu’on est. Alors maintenant nous l’intègrerons à tous nos communiqués, tous nos contenus. Il faut l’importer dans la rhétorique de l’Université. »

Il semblerait pourtant que l’Université se dirige dans une direction diamétralement opposée à celle qu’elle avait essayé de prendre en lançant sa campagne.

Dernièrement dans la région de la Capitale, on peut voir sur des bus de la STO des publicités vantant « les programmes de calibre international » de l’U d’O. Le slogan de 2014 n’y figure pas. Ces nouvelles publicités, assez conventionnelles, où l’on voit une jeune femme sourire alors qu’elle regarde ses livres, semblent bien loin de ce qui avait été développé jusque-là par TAXI.

Quelle direction l’Université va-t-elle prendre dans les prochaines années? Pour le moment, nul ne saurait le dire.