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Éditorial

Décentralisez les structures mensongères

23 février 2015

– Par Marc-André Bonneau –

Notre Assemblée générale (AG) aurait pu se dérouler sur le campus, mais la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO) a préféré l’inaccessible Centre des congrès, tout en clamant que le contraire était impossible. Prouvé à tort par La Rotonde, ce fiasco est l’occasion de se demander pourquoi l’AG est organisée par une seule élue et que toutes les décisions sont prises par une poignée d’individus. La décentralisation de la FÉUO comme réponse à des problèmes structurels est impérative.

Les associations étudiantes oubliées

Cet échec de la FÉUO, sur lequel il n’est pas nécessaire de s’apitoyer davantage, témoigne d’un problème de fond dans les rouages de la politique étudiante. Les décisions, trop souvent prises dans l’ombre, devraient être adoptées en collaboration avec beaucoup plus d’acteurs sur le campus. Les associations facultaires, départementales et les clubs étudiants ont un potentiel de contribution clairement sous-exploité dans la gouvernance étudiante.

Ne plus limiter l’organisation de l’ensemble des affaires étudiantes au bon vouloir des élus apporte des bénéfices évidents en termes de représentation de la voix des étudiants. Les autres regroupements étudiants sur le campus ont un potentiel sous-estimé. Ceux-ci doivent s’emparer de notre association pour modeler une gouvernance étudiante – et un campus – plus représentatif des volontés de ces clients.   

La création de comités constitués d’étudiants pour encadrer la prise de décisions sur des enjeux comme l’AG et les campagnes de la fédération permettrait d’assurer la défense des intérêts d’une plus grande diversité d’étudiants. Cette collaboration permettrait à notre association étudiante de s’ouvrir à un dialogue plus sincère avec ses membres qui paient les services.

Même si une AG avec quorum permettrait aux étudiants de définir leurs propres objectifs, ceux-ci doivent aussi être consultés pour définir les moyens utilisés pour atteindre ces buts.

L’achat de 10 000 $ de feux d’artifice inutilisables, les dépassements du budget de la semaine 101 et les autres aléas que nos élus tentent péniblement d’expliquer pourraient simplement être évités si plus d’acteturs étaient impliqués dans la prise de décision.

Un enjeu systémique

Bien que nos élus pourraient arguer que les étudiants sont toujours les bienvenus pour déposer leurs suggestions – comme le Concours pour la meilleure idée d’événement –, cette approche ne règle en rien les problèmes qui trouvent leurs racines dans les fondements de l’organisation.

Au contraire, cette complaisance lève un voile sur ces problèmes structurels qui handicape l’association. Les volontés des étudiants sont présentement réduites par un système qui place l’exécutif au centre de toute prise de décisions.

Le monopole du pouvoir du comité exécutif est assez éloquent dans la constitution de la FÉUO. Nos précieux élus occupent l’ensemble des instances décisionnelles. Pas surprenant que les autres étudiants impliqués soient laissés-pour-compte.

Les changements nécessaires

Pour que cette pyramide du pouvoir soit enfin renversée, la constitution est le fondement auquel il est impératif de s’attaquer. Alors qu’un tel remaniement semblait impossible il y a peu, nous pouvons maintenant le faire dès la prochaine Assemblée générale. La présence des associations facultaires et départementales dans la prise de décisions peut réformer cette structure. Profitons-en et méfions-nous de l’absence de quorum à l’AG, qui pour- rait devenir un triste héritage.

La prise en main de l’espace universitaire n’est pas simplement fondamentale pour prendre les bonnes décisions, mais pour modeler l’espace universitaire dont nous sommes maîtres. Vous avez jusqu’au 3 mars pour déposer une motion.

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