Par Didier Pilon
Nira Dookeran du Parti vert a décroché les cris les plus enthousiasmes jeudi dernier, lors du débat des représentants de la circonscription d’Ottawa-Vanier, qui se déroulait à l’Agora du Centre universitaire de l’Université d’Ottawa. Alors qu’Emilie Taman du NPD a reçu sa part d’acclamations, Christian Legeais du Parti marxiste-léniniste et Mauril Bélanger du Parti libéral sont passés sous le radar. Un retour sur les questions importantes.
La dette étudiante
La question des frais de scolarité a divisé les candidats en deux fractions : les Libéraux et le NPD, qui veulent investir davantage dans l’éducation postsecondaire, et le Parti vert et marxiste-léniniste qui poussent la gratuité universitaire.
Bélanger a proposé d’augmenter de 50 % la bourse canadienne pour les étudiants à temps plein, de 2000 à 3000 $, et de ne pas imposer d’intérêts sur les prêts étudiants fédéraux si les étudiants gagnent moins que 25 000 $ par année. Toutefois, il a affirmé ne pouvoir rien faire en ce qui concerne les frais de scolarité puisque « l’éducation revient aux provinces ».
Taman s’est inscrit dans la même tendance, promettant 250 millions de dollars de plus en prêts fédéraux, et proposant d’éliminer entièrement l’intérêt.
Au plaisir de la foule, Dookeran s’est exprimé clairement : il faut abolir les frais de scolarité avant 2020 et établir un plafond de 10 000 $ à la dette étudiante en augmentant le taux d’imposition aux sociétés à 19 %.
« L’excuse ‘c’est aux provinces’ est du non-sens », a-t-elle déclaré. « Les transferts fédéraux aux provinces, qui ont été coupés autant par les Libéraux que par les Conservateurs, sont là pour ça ».
Minorités marginalisées
Plusieurs questions ont abordé des sujets comme la violence sexuelle contre les femmes sur les campus, les femmes autochtones disparues ou assassinées, la violence policière envers la communauté noire et l’islamophobie du Projet de loi C-51.
La position de Dookeran se résume en deux points : plus d’éducation préventive et des conséquences punitives strictes. Taman a apporté des nuances plus structurelles qui traitent de la violence et du racisme comme des problèmes systémiques. De son côté, Bélanger a esquivé plusieurs questions, parlant par exemple du niqab alors qu’interrogé sur le profilage racial à Ottawa.
Dookeran et Taman étaient en accord sur plusieurs points, comme leur opposition du Projet de loi C-51. « Il y a des éléments du Projet C-51 », a contesté Bélanger, « qui protègent les citoyens canadiens. Toutefois, les Libéraux réviseront le Projet dans les 100 premiers jours au pouvoir. »
Legeais a critiqué que le Projet mène à l’exportation et à la torture de citoyens canadiens et de réfugiés. « Les Libéraux ont appuyé tous les projets de loi qui briment les droits des minorités par la peur du terrorisme, y compris la Loi sur les pratiques culturelles barbares. »