Frédérique Mazerolle — rédactrice en chef
Alors que la période électorale de la Fédération étudiante (FÉUO) bat son plein, la controverse semble couler à flot. L’Association étudiante des études internationales et politiques (l’AÉÉIP), qui devait être l’hôte d’un débat exclusif pour les candidat.e.s aux élections de la Fédération étudiante (FÉUO), ainsi que les candidat.e.s de la Faculté des sciences sociales pour le Conseil d’admnistration (CA), a décidé d’annuler son débat à la dernière minute, citant des demandes de censure venant du Bureau des élections. La Rotonde a contacté Matthew Don Trapp, président de l’AÉÉIP, pour faire le point sur cette situation.
« Nous voulions offrir un forum additionnel pour les étudiant.e.s de la Faculté des sciences sociales et leur donner l’opportunité de poser leurs propres questions », explique l’étudiant en science politique et en administration publique. Celui-ci ajoute que peu d’étudiant.e.s ont assisté aux derniers débats, qui ont eu lieu respectivement le 31 janvier et le 1er février.
Impliqué dans la politique étudiante depuis plus cinq ans, Don Trapp rappelle que son association étudiante a toujours tenu à garder de côté les allégeances politiques, surtout durant les élections de la Fédération étudiante. Cependant, lui et son équipe ont ouvertement dénoncé les mesures imposées par le Bureau des élections quant à la tenue de ce débat sur la page Facebook de l’évènement.
« On nous a dit que le directeur des élections serait le modérateur et que les questions devaient lui être envoyées et seraient approuvées avant le débat », explique le président de l’AÉÉIP. Selon lui, cela causait d’abord des problèmes logistiques, mais également des problèmes au niveau de la censure de certaines questions.
Après avoir discuté avec Vanessa Dorimain, directrice du scrutin, les deux parties n’auront pas été en mesure de trouver un terrain d’entente. Malgré le fait que l’AÉÉIP se disait en faveur d’une sélection des questions pour s’assurer que le débat soit fait avec respect, Dorimain aurait tout de même répondu en disant que « ce que l’AÉÉIP trouverait approprié n’est pas nécessairement ce que la Fédération étudiante trouverait approprié ».
Don Trapp a expliqué que son exécutif et lui avaient même pensé à organiser le débat sans la collaboration du Bureau des élections, mais que « [la directrice du scrutin] aurait menacé de sanctionner tout.e candidat.e qui y assisterait ».
Il est à rappeler que Dorimain est également membre de l’exécutif à titre de vice-présidente aux affaires universitaires. Lors de la dernière réunion du CA, qui a eu lieu le 26 janvier dernier, une motion proposée par Tony Bui, représentant de la Faculté des sciences sociales, voulait à ce que la vice-présidente aux affaires universitaires soit destituée de ce poste, car cela allait à l’encontre de la constitution de la Fédération étudiante. En finale, cette motion n’aura pas été adoptée.
Alors que les élections auront lieu plus tard cette semaine, le président de l’AÉÉIP pense que l’annulation de ce débat confirme que « la FÉUO a peur de son électorat et ne veut pas que les étudiant.e.s puissent poser librement leurs questions aux candidat.e.s ».
Au moment de la publication, le directeur des élections, Qussai Abu-Naqoos, ainsi que la directrice du scrutin, Vanessa Dorimain, n’ont pas répondu aux demandes d’entrevue de La Rotonde.
MISE À JOUR
Lors de la réunion du Conseil d’admnistration du 5 février, Dorimain a apporté des copies d’écran d’une conversation entre elle, Matthew Don Trap, ainsi qu’Iris Wong, vice-présidente aux affaires sociales (anglo.) de l’AÉÉIP. Cette conversation a été utilisée pour s’expliquer lors de sa mise à jour en tant que vice-présidente aux affaires universitaires. La conversation est disponible ci-dessous, exclusivement en anglais.