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Arts et culture

Danse contemporaine : Peggy Baker prend possession du CDC

23 novembre 2015

Par Marine Dumas

Le Peggy Baker Dance Project a envahi le Centre de danse contemporaine (CDC) d’Ottawa les 19, 20 et 21 novembre derniers, pour la 21e représentation de la Série Danse 10. Retour sur un spectacle d’une qualité sans équivoque.

Ce weekend se sont tenues trois représentations de la Série Danse 10 chorégraphiée par Peggy Baker et accueillie par le Centre de danse contemporaine d’Ottawa.

Une première partie intitulée « Stockholm Syndrome », chorégraphiée par la talentueuse Jocelyn Todd et incarnée par les danseurs Jessie L’hôte et Maxime Nadeau, met en scène un corps à corps charnel et animal, entre violence psychologique et langage corporel. Jocelyn Todd, diplômée en 2012 du programme de danse contemporaine du School of Dance à Ottawa, a ensuite passé cinq ans en Angleterre. Elle promeut aujourd’hui les artistes de sa région, tels que L’hôte et Nadeau, anciens élèves de son école. La chorégraphe souhaite laisser libre champ à l’interprétation du public concernant son œuvre, qu’elle préfère laisser sans signification a priori.

Peggy Baker propose une approche différente. Son spectacle se divise en deux parties bien distinctes. Une explication préliminaire de sa démarche précède sa chorégraphie avec Harry Lahn et une seconde danse interprétée par un trio formé de Kate Holden, Sean Ling et Sahara Morimoto. Cette explication de sa démarche artistique, illustrée par les danseurs, fait partie de la performance : elle présente l’œuvre tout en en révélant sa logique interne.

Son travail s’inspire des créations de Sylvia Safdie, artiste diplômée des Beaux-Arts de l’Université Concordia à Montréal, qui met en scène dans ses œuvres la matière organique ainsi que le monde minéral et biologique, en étudiant les concepts fondamentaux tels que la naissance, l’évolution et la mort. Le film Dance, conçu en 2005, se positionne comme le premier matériel de la création artistique chorégraphiée par Peggy Baker. L’ABC des danseurs se base sur une étude précise du déplacement des fourmis et de la gestuelle des insectes. Une bande-son réalisée par Debashis Sinha, qui oscille entre fourmillements et bruits mi-métalliques, mi-minéraux, donne à la performance un caractère animal et organique, qui va de pair avec l’aspect sensoriel souligné par la chorégraphe.

C’est sans aucun doute une redécouverte de la danse hors des sentiers battus que nous propose Peggy Baker, qui confie vouloir « absolument se démarquer de la production artistique actuelle en danse » et des règles pré-établies qu’elle juge rigides. Elle décide ici de rompre les codes, de brouiller la limite entre l’humain et l’animal et de redéfinir la portée de nos sens. En somme, d’« écouter avec ses yeux et de regarder avec ses oreilles ».

 

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