
Daniel Poliquin à Ginette Gratton reçoit : « Occupés à vivre »
– Par Julia Barantin –
Ginette Gratton recevait pour son émission du 28 mars (Ginette Gratton reçoit, diffusée sur TV Rogers) l’écrivain, traducteur, interprète, essayiste et deux fois finaliste du Prix du gouverneur général, Daniel Poliquin. Au cinquième étage de la bibliothèque Morisset, l’ancien de l’Université d’Ottawa avoue avoir peu fréquenté ce lieu alors qu’il était étudiant. Sous les projecteurs et derrière les caméras pendant une heure, il a discuté de son œuvre, de son parcours et de ses idées.
Daniel Poliquin a grandi dans le quartier Côte-de-Sable. Il fréquentait alors l’unique école francophone de la région, qui accueillait donc les écoliers francophones sans distinction sociale. Dès son jeune âge, il se retrouve dans un milieu de mixité qui le définit et marquera fortement ses écrits. Lui-même se décrit comme un « métis culturel ». « Nous sommes pluriels nécessairement », a-t-il déclaré.
Daniel Poliquin est publié pour la première fois dans les années 1980 alors qu’il n’avait que 25 ans. Il s’agit alors d’une littérature engagée. Il décrit son entrée dans le monde littéraire comme une entrée en sacerdoce. À l’époque, la communauté franco-ontarienne était fortement stigmatisée.
Son premier roman, Temps pascal, est le fruit d’un travail minutieux et drastique. Daniel Poliquin s’imposait alors d’écrire une page par jour. Sur une centaine de pages, il pouvait n’y en avoir que quatre d’intéressantes. Ce sont celles-ci qui sont devenues la base du roman. Désormais, le Franco-Ontarien se décrit comme un « cleptomane »! Il écoute les histoires que des gens lui racontent. Celles qui le marquent deviennent le corps d’une nouvelle création. Il explique ainsi que son dernier livre, Le vol de l’ange, a été en partie inspiré par sa sœur qui lui racontait avoir glissé dans la rue et avoir fait « le vol de l’ange ». Son métier « est de raconter des histoires », a-t-il déclaré, ajoutant que les personnages de ses romans sont « des gens occupés à vivre ». Dans ses différentes œuvres reviennent certains thèmes clés, notamment la relation de l’individu à la communauté et la conscience du passé.
Le roman favori de l’auteur est Voyage au bout de la nuit par le romancier français Céline. Ses grandes œuvres lui « donnent le goût de mieux écrire ».
Lorsque Ginette Gratton lui a demandé avec envie s’il n’y avait pas un projet en cours, il a déclaré être « en jachères » pour le moment. L’auteur respire en Nouvelle-Écosse. Peut-être un projet viendra-t-il tout de même échouer sur les côtes de l’Atlantique. Qui sait ?