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«Culture du viol» | Une initiative indépendante dénonce l’attitude de l’administration

DSCF6699– Par Ghassen Athmni –

Plusieurs associations et activistes ont dévoilé, mardi dernier, un plan d’action pour lutter contre ce qu’ils ont appelé « la culture du viol » sur le campus de l’Université d’Ottawa (U d’O). Dans un point de presse organisé au pavillon Tabaret, les représentants syndicaux ont exprimé leur désaccord avec la manière dont l’administration de l’Université traite la question.

L’Initiative indépendante contre la culture du viol rassemble les syndicats étudiants (GSAÉD et FÉUO), l’Association des professeurs (APUO), la section 2626 du SCFP et des indépendants. Elle déclare avoir collecté 200 signatures sur le campus et dans la communauté. Elle intervient après les scandales qui ont ébranlé le campus ces deux dernières semaines. Des élus étudiants avaient d’abord dû démissionner suite à des propos dégradants envers la présidente de la FÉUO. Le lendemain, l’équipe de hockey masculin avait été suspendue suite à des allégations d’agressions sexuelles.

Parmi les soutiens importants à cette initiative, on trouve la militante franco-ontarienne Ghislaine Sirois et le fondateur de la campagne du Ruban Blanc, Michael Kaufman. D’autres organisations ottaviennes, ontariennes et canadiennes participent également à l’initiative.
« En ce moment, il y a un intérêt médiatique pour la question, mais c’est quelque chose qui est constamment là et qu’on a vu sur plusieurs autres campus » affirme Nicole Desnoyers, vice-présidente de la FÉUO.

L’administration avait annoncé, en début de semaine dernière, la création d’un groupe de travail pour se pencher sur la question et remettre un rapport au semestre d’automne. Une démarche que les membres de l’Initiative trouvent insuffisante. « C’est une opération de communication pour redorer le blason de l’Université », assène Seamus Wolfe, commissaire externe de la GSAÉD. « Nous savons tous que quelques administrateurs dans un bureau ne régleront pas ce problème ». Et la chargée des mobilisations de l’APUO, Susan Spronk de rajouter « ce que l’administration propose, c’est un travail sur le respect, ils évitent de parler de viol ».

Un appel a également été adressé au maire d’Ottawa Jim Watson et à la société civile pour qu’ils se joignent à la campagne. Pour le moment, le maire Watson n’a pas fait part de son soutien.

Le recteur de l’U d’O, Allan Rock, avait réagi en milieu de journée. « Je vais exhorter le Groupe de travail à collaborer avec le regroupement indépendant et à examiner attentivement les huit recommandations qui ont [été] déposées. La meilleure façon d’assurer notre succès est de travailler ensemble de façon constructive » a-t-il déclaré.

L’Initiative organisera une journée de réflexion et d’ateliers le 21 mars. « La porte sera ouverte à tous, c’est un enjeu qui concerne tout le monde, on ne peut pas se contenter d’un comité de quelques personnes », a affirmé M. Wolfe.

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