– Par Léa Papineau Robichaud –
Allan Rock, recteur de l’Université d’Ottawa (U d’O), a annoncé la création d’un Groupe de travail sur le respect et l’égalité, la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO) a créé un groupe de travail contre la culture du viol et une Initiative indépendante d’action contre la culture du viol s’est organisée. Il y a assurément du mouvement sur le campus de l’Université d’Ottawa en réaction aux récents évènements.
M. Rock a brisé le silence lors d’un point de presse, mercredi matin. « Les récents évènements viennent souligner le besoin de tenir une discussion élargie sur le campus. Les deux situations soulèvent d’importantes préoccupations sur le plan des attitudes et des comportements, et elles exigent une réaction de la part d’une communauté universitaire qui se veut un modèle de comportement respectueux », a déclaré le recteur de l’Université.
« Dans le domaine de la condition féminine, l’Université d’Ottawa est réputée pour l’expertise de ses chercheuses, chercheurs et juristes. Nos professeurs publient régulièrement des observations pertinentes et éclairées sur ces sujets. Nous pouvons enrichir la discussion nationale sur ces enjeux et faire de l’Université d’Ottawa un leader dans les façons de les affronter », a tenu à ajouter M. Rock.
Le recteur a annoncé la mise sur pied d’un groupe de travail qui devrait remettre ses recommandations sur des façons « de favoriser des comportements respectueux sur le campus, particulièrement envers les femmes. »
Christian Rouillard, président de l’Association des professeurs de l’Université d’Ottawa (APUO), a confirmé qu’ils appuyaient la décision de l’U d’O. Il a cependant a montré quelques réserves. « Je me serais attendu à ce qu’on ait une proposition beaucoup plus spécifique que ce qu’on a eu ce matin. C’était extrêmement général et personnellement, j’ai trouvé qu’on a beaucoup trop insisté sur ce qu’on pourrait appeler un diagnostic ou un état de la situation. Il y a un problème, il y a des enjeux réels, il n’y a pas de débat, donc on n’a pas besoin de tenter de convaincre ceux qui sont déjà convaincus. L’accent aurait dû être mis sur ce qu’on fait à partir de maintenant », souligne-t-il.
« Je suis vraiment déçue de la position que l’Université a décidé de choisir, une fois de plus cette semaine, qui est en fait une position de relation publique, une position de création d’un groupe de travail qui, comme tous les autres groupes de travail sur le campus qui ont été menés par l’Université dans les dernières années, va probablement finir sur une tablette, donc un rapport que personne ne va lire », a pour sa part souligné Isabelle Hétu, présidente du SCFP 2626.
Suite aux propos jugés dégradants qui ont été proférés par cinq membres d’associations étudiantes, dont quatre représentants étudiant au sujet de la présidente de la Fédération étudiante, Anne-Marie Roy, la FÉUO a, elle aussi, décidé de mettre sur pied un groupe de travail contre la culture du viol. « La FÉUO va également créer des stratégies afin d’éviter que la culture de viol se manifeste au sein de ses activités. Nous allons mettre à jour les ressources auxquelles les étudiant.e.s ont déjà accès et mettre en place des processus pour répondre à ces problèmes lorsqu’ils surviennent », peut-on lire dans un communiqué émis le lundi 3 mars.
Puis, l’Initiative indépendante d’action contre la culture du viol, formée par quelques étudiants impliqués sur le campus, a publié huit recommandations s’adressant aux instances décisionnelles de l’Université. Ainsi, des idées de création d’un centre de recours pour les femmes, l’élaboration de formations obligatoires et la mise en œuvre d’équipes indépendantes spécialisées en culture de viol lors de la semaine 101, sont lancées dans ces recommandations.