– Par Alexandre Millaire –

Avec un flaire plus dramatique que leur premier album, le quintet ottavien de Ouija Rock nous offre six chansons qui se placent carrément dans le mouvement punk et expérimental en plein essort à Ottawa.

Des atmosphères embrouillées font place à des rythmes punk, des guitares électriques en entrejeu constant avec la voix et une basse qui dépassent les bornes du simple support d’accords. Dans leur deuxième album en autant d’années, The Yips démontrent un côté plus sérieux avec Air Loom, paru en avril 2014. Des formats, tempos et choix de tonalités variés créent un sens de suspense plus élaboré que dans The Yips, leur premier album éponyme. Les mélodies de Kerri Carisse, cette fois munies de redoublages et d’harmonies subtiles, se voient parfois difficiles à comprendre, faute du style d’enregistrement mettant de l’avant un son puissant et distortionné. Ceci étant dit, la passion de Carisse derrière son micro – rappellant Bif Naked et Death From Above 1979 – passe un message aussi clair que les paroles qu’on ne peut comprendre.

Les guitaristes, Zach Lebert et Jon Schofield, ont un talent particulier pour écrire des contre-mélodies accrocheuses qui n’empiettent nullement sur la voix et portent facilement à une deuxième et troisième écoute de l’album (sinon une écoute en boucle) avec le soutien énergique de Kurt Rafuse et John Bennett à la basse et batterie. Enregistré, mixé et masterisé par Cam Steacy, du groupe garage expérimental ottavien Organ Eyes, et appuyé par la maison de disque Bruised Tongue, l’enregistrement tombe en plein dans la lignée de groupes ottaviens qui suivent la philosophie punk, où la performance prend le pas sur la clareté d’enregistrement pour traduire plus directement le sentiment du concert live.

Avec que 20 minutes de musique en tout, nous attendons seulement que ce groupe batte encore plus fort des ailes pour nous offrir un LP de pleine longeur.