-Par Sara Ghalia-
Dans Mauvais genre, le lecteur rencontre James Stieff, narrateur typique de ces romans initiatiques dans lesquels le personnage principal est un peu perdu et ne colle pas avec le reste du paysage romanesque. James vient d’une famille de classe moyenne, et bien qu’il ait été accepté à Oxford, il ne brille pas non plus par son intelligence, réussissant à peine à passer ses cours. Pas d’ambition non plus, le jeune homme rêve d’une vie stable, avec un emploi qui lui assurerait confort et sérénité pour le restant de ses jours. Ceci dit, James arrive mal à s’adapter à Oxford et est sans amis jusqu’à ce qu’il se retrouve dans un cercle d’étudiants riches. Au milieu : Mark, milliardaire charismatique qui s’assure peu à peu de plonger le narrateur – et le lecteur par la même occasion – dans une bulle de fêtes infinies. L’illusion d’une enfance interminable se brise peu à peu, drame après drame. À travers le regard assez naïf du narrateur, l’admiration que celui-ci éprouve envers la vie quasi-parfaite du cercle mûrit jusqu’à ce que la bulle éclate, et qu’il ne reste que de l’amertume. Mauvais genre est le second roman de Naomi Alderman, qui avait déjà suscité beaucoup d’intérêt avec son premier livre La Désobéissance. Alderman offre une description riche de la vie étudiante à Oxford, tout en peignant un portrait décadent de l’élite anglaise. Bien que ce livre offre quelques surprises au lecteur, il est assez difficile de s’attacher aux personnages, plusieurs manquant de profondeur pour les rendre plus humains.