– Par Samuel Poulin –
Le vice n’aura jamais été aussi séduisant à Washington. La série américaine conquiert à nouveau le web à l’aide d’une artillerie de 13 épisodes, toujours aussi audacieux, imprévisibles et surtout, déconcertants. À couteaux tirés, Frank Underwood (Kevin Spacey) réincarne encore une fois le diable, impétueux, mais escamoteur, émancipé de toute limite. Il est déchainé, telle une bête vorace en quête de pouvoir et dont personne ne peut dompter, surtout pas le président Garrett Walker (Michel Gill). D’emblée, Netflix ne rate pas son coup ; le premier épisode suffit pour nous pétrifier dans un état de consternation, puis littéralement devant l’écran pour contempler d’un trait la suite des péripéties.
Si certains peuvent être déçus du cruel départ du vulnérable démocrate Peter Russo (Corey Stoll) à la fin de la première saison, ils devront surmonter cette barbarie politique et se rendre à l’évidence : aucun des personnages n’est à l’abri des ambitions perfides du vice-président. House of Cards, c’est le déploiement d’un plan périlleux à la recherche du pouvoir absolu, fignolé par le mensonge et l’hypocrisie et menaçant de s’effondrer à tout moment.