Critique de film : Kaléidoscope et Technicolor à l’Avant-Garde
– Par Myriam Bourdeau-Potvin –
Comme tous les deuxièmes mardis du mois, Kunicular Vision proposait une soirée de projection sous le thème « The Great Horned Mushroom Goddess » au bar l’Avant-Garde. La société regroupant les cinéphiles de la région faisait ainsi un clin d’œil au travail de Terence McKenna sur le psychédélique et son intérêt marqué pour les drogues psychoactives ou hallucinogènes.
En première partie, un recueil de plusieurs courts métrages, films d’animation, vidéos musicaux et documentaires fut présenté. En tout, une heure de séquences éclectiques remplies de couleurs fluo, de personnages aux membres déformés, d’effets kaléidoscopiques et d’univers alternatifs. On y présentait des extraits de documentaires, de films d’animation, et de films qui traitent tous, de près ou de loin, de l’abstrait, l’illusion et l’incongru. Kafka, Disney et Dali eurent tous droit à une part du gâteau. Si plusieurs de ces courts métrages faisaient référence aux fameux champignons magiques, à la culture hippie et au LSD, d’autres étaient plutôt expérimentaux et présentaient des éléments visuels cacophoniques. Chacun d’entre eux, faisait vivre une aventure hors du commun aux spectateurs. Ceux-ci ont eu l’occasion de visionner des séquences de documentaires filmés au sein de l’armée, lors d’essais de LSD, des extraits de films tels que Fear and Loating in Las Vegas, Enter the Void et Tenacious D, des vidéos de musique du groupe Toxic Holocaust et Pogo. En tout, une vingtaine de courtes scènes en tout genre se succédant avec un dynamisme notoire.
En deuxième partie, un classique refait à la façon de plus d’une centaine d’artistes : La nuit des morts vivants. Ce film devenu culte chez les adeptes de mangeurs de cervelle a traversé les générations depuis sa sortie originale en 1968. L’histoire est simple : un groupe d’individus se retrouve pris au piège dans une maison de campagne et doit survivre à une horde de zombies affamés. La version présentée par Kunicular Vision, qui tente de promouvoir des films moins connus et parfois même franchement obscurs, n’est nulle autre que la version réanimée. Suffisamment expérimental pour parfois perdre de vue le film original, La nuit des morts vivants : réanimé a le mérite de dévoiler les multiples perceptions d’artistes inspirés à travers les années.
Le mois prochain, Kunicular Vision prépare une soirée romantique hors du commun avec, comme projection principale, La Belle et la Bête… Pas celui en animation, mais plutôt la version noir et blanc de Jean Cocteau! Le tout sera précédé d’une introduction de courts métrages. Une soirée qui promet de donner une vision alternative de l’amour.