-Par Samuel Poulin-
Si le succès du thriller américain Prisoners (2013) fut largement dû à la prestation de Jake Gyllen-haal et à la réalisation provocatrice de Denis Villeneuve, les cinéphiles ont récemment eu l’occasion de re-voir le duo comédien-réalisateur à l’œuvre avec Enemy. Quoique moins ébranlant, ce récit filmique réussi assez aisément à captiver l’intellect par l’entremise d’une intrigue herméneutique bien réfléchie. Sous la notion du doublement, Adam Bell (Gyllenhaal)est las de l’assommante routine dans laquelle il s’est enrôlé avec sa copine Mary (Mélanie Laurent), jusqu’à ce qu’il rencontre un homme qui lui ressemble au cheveu près. Mené par lacuriosité, Bell réalise tout compte faitque son autre partie ne partage pas lemême enthousiasme au fait d’avoir un jumeau.
Araignées omniprésentes,parallèles avec le totalitarisme, inca-pacité de l’homme à comprendre lafemme, la notion du double opposé, bref, ce n’est pas le symbolisme quimanque à cette production canado-espagnole. Mais c’est cette manièrede laisser libre cours à l’interprétationqui constitue le génie de cette œuvre cinématographique.
Loin d’une conclusion holly-woodienne à laquelle le mystère estouvertement révélé, l’énigme n’a pasété conçue à l’emporte-pièce pourautant, se matérialisant plutôt en unthriller psychologique qui s’ajoutera
assurément à votre liste de films à revoir.