Critique de concert : Singin’ in the Rain avec l’orchestre du CNA
– Par Alexandre Millaire et Kaitlin Milroy –
Sous la direction du chef d’orchestre Jack Everly et de la régisseuse Tobi Hunt McCoy, le public a eu droit à trois performances du film classique avec la partition interprétée en direct.
L’atmosphère dans la Salle Southam était tout autre que celle d’un concert habituel, le jeudi au samedi dernier. L’orchestre du CNA, dans le contexte de la série Pops, a présenté Singin’ in the Rain au grand écran avec musique interprétée en direct. L’impressionnante synthèse du dialogue à l’écran, de la bande sonore – toujours présente dans la projection du film – et de l’orchestre qui doublait les parties a valu à l’orchestre des ovations au cours des trois prestations. Quoiqu’il puisse sembler drôle de jouer la musique live lorsque l’enregistrement est toujours audible, l’orchestre enrichissait de beaucoup le son, tout en faisant prévaloir le talent des interprètes et la folâtrerie de la partition originale. Voir les 50 musiciens au bout de leurs sièges dévoilait les défis que posait la synchronisation avec l’écran qui se trouvait derrière eux. Quoiqu’il y eût certains accrochages lors des passages plus chaotiques du classique de 1952, il était pourtant facile de se laisser emporter par l’illusion, magistralement offerte par le CNA.
Le bâton à la main et l’écouteur à l’oreille, la gestuelle reposée de Jack Everly, chef d’orchestre invité pour les Pops, maniait avec aisance la symphonie. Son style décontracté naviguait avec sûreté les coups surprises, les changements de tempo soudains et les emprunts de style communs aux productions de la belle époque du cinéma. Les spectateurs ne pouvaient s’empêcher de rire à tue-tête et de chanter avec Gene Kelly, Donald O’Connor et Debbie Reynolds lors des chansons célèbrent du film, Moses Supposes, Make ‘Em Laugh et, bien sûr, Singin’ in the Rain, autant dans la salle de concert que dans le rez-de-chaussée du CNA. Les sous-titres français, qui mettaient de l’avant une traduction intelligente tout en évitant les calques directs de l’anglais, saisissaient bien le sens des expressions anglaises et le texte des chansons.
Toujours à la recherche de nouveaux auditeurs, le CNA prône ce genre de concert multimédia pour mettre l’institution à la saveur des temps. Les productions telles Singin’ in the Rain, Michael Jackson, version Windborne, le Seigneur des Anneaux et Bugs Bunny at the Symphony I et II, permettent la vulgarisation du milieu symphonique tout en offrant d’uniques expériences aux auditeurs. Andrea Hossack, agente de communications au CNA, affirme que « le CNA cherche à varier son offre de produits dans les prochaines années et ce genre de concert se verra de plus en plus ».