Inscrire un terme

Retour
Actualités

Création d’une École de gouvernement à l’U d’O

– Par Mathilde Marchand – 

Le recteur de l’Université d’Ottawa (U d’O), Allan Rock, annonçait le 23 février 2012, lors des Petits-déjeuners du maire: Ottawa Business Journal et Chambre de commerce d’Ottawa, le projet de création d’une École de gouvernement, qui s’inscrivait dans le plan Destination 20/20. Le 4 mars 2013, Christian Rouillard, président de l’Association des professeur(e)s de l’U d’O (APUO), adressait une lettre au recteur pour avoir de plus amples informations à ce sujet et des réponses aux questions formulées par les professeur(e)s.

Un projet du plan 20/20

Le projet de création d’une École de gouvernement s’inscrit dans le cadre du plan Destination 20/20, présenté par l’U d’O. L’objectif serait de créer « un centre de recherche en gouvernance et politiques publiques unique au Canada ».

Comme M. Rock l’a expliqué dans son discours du 23 février 2012, « l’Université d’Ottawa est déjà réputée à l’échelle nationale pour sa capacité à générer et stimuler des réflexions sur divers sujets touchant la gouvernance, l’administration publique, les affaires internationales, la sécurité et les droits de la personne. » Mais les administrateurs de l’U d’O désirent étendre et approfondir ce champ de recherche: « Nous nous préparons maintenant à annoncer la création de l’École de gouvernement de l’Université d’Ottawa. Cette nouvelle entité regroupera et mettra à profit les centres d’expertise exceptionnels que nous possédons déjà », a ajouté le recteur. Il s’agirait donc de mettre en commun tous les centres de recherche ainsi que le corps professoral qui y est rattaché

Des professeurs dans l’ignorance

Suite à ce discours, et après un an d’attente, l’APUO, par le biais de son président, adressait le 4 mars 2013 une lettre questionnant l’Université. En effet, les principaux intéressés, professeurs, assistants d’enseignement et étudiants, sont dans le flou total quant à l’application et la poursuite de ce projet. Selon M. Rouillard, « seules des rumeurs circulent, il n’y a rien d’officiel, c’est presque de la désinformation, et pourtant il est grand temps de se poser des questions. »

En tant que professeur en administration publique, et représentant d’enseignants-chercheurs dans les domaines concernés par l’ouverture de cette École, M. Rouillard estime que « des consultations sont nécessaires. Nous devrions avoir voix au chapitre ou, au minimum, obtenir des informations. » Il poursuit en insistant sur le fait que « ce projet est structurant, [et qu’] il aura un gros impact sur les unités existantes. »

Une École utile?

M. Rouillard est « très sceptique quant à la création de cette École ». Il reconnaît que « la Faculté des sciences sociales a beaucoup évolué depuis quelques années » mais déplore le « manque de concertation avec les étudiants et les professeurs ». Enfin, il précise que ce projet d’École de gouvernement « n’émane ni des professeurs ni des élèves ».

D’ailleurs, d’un point de vue académique, « ce projet ne semble pas avoir beaucoup d’intérêt, car il ne présente pas de nouveautés au niveau qualitatif et n’attirera pas plus d’élèves que les écoles déjà existantes qui sont très actives dans la recherche et l’enseignement ». Le projet apparaît donc comme très contesté par les principaux concernés.

La réponse de l’U d’O

Une réponse officielle de l’Université a été envoyée le vendredi 15 mars à l’APUO. L’École de gouvernement, renommée « École des hautes études politiques et internationales », serait encore au stade consultatif, d’où le peu d’informations disponibles aujourd’hui. Cependant, le recteur affirme que « l’Université et la Faculté se conforment et continueront de se conformer en tous points aux articles de la convention collective entre l’Université et l’APUO […] en matière de consultation. »

Selon le recteur, une fois le travail de discussion plus abouti, de nouvelles occasions seront offertes aux « instances pertinentes » de donner leurs commentaires et avis. Un sous-comité aurait été créé à la Faculté des sciences sociales (FSS) pour « examiner le projet ». En revanche, M. Rouillard note ne pas avoir été informé de cette initiative.

Caroline Milliard, gestionnaire des relations avec les médias à l’U d’O, confirme que les « détails ne sont pas encore déterminés » mais que, comme l’a exprimé M. Rock, l’U d’O et la FSS « veillent à se conformer à toutes les étapes de consultation et d’approbation requises, notamment auprès des parties concernées par un projet de cet envergure. » L’APUO n’a pas encore réagi à la réponse du recteur.

Inscrivez-vous à La Rotonde gratuitement !

S'inscrire