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La course à l’exécutif est lancée

5 février 2018

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Par : Nicolas Hubert

Organisés les 31 janvier et 1er février, les débats entre les candidat.e.s aux élections générales de la Fédération Étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO), ont été marqués par une participation partisane soutenue et une forte mobilisation du parti d’opposition, Solutions. Confortablement installé.e.s dans une organisation quasiment taillée sur mesure par la Fédération étudiante, les candidat.e.s du parti représentant l’exécutif sortant Uni.e.s ont toutefois témoigné de leur expérience et de leur aisance dans l’exercice.

Le débat du 31 janvier – L’exécutif et « l’esprit de famille »

Une cinquantaine de personnes, principalement composée des partisan.e.s de chaque parti, se sont réunies à l’agora du Centre universitaire pour assister à ce premier débat des élections générales 2018 de la FÉUO. Les candidat.e.s pour les postes de vice-présidente Interne, Pamela Bader (Uni.e.s) et Katie Zwierzchowski (Solutions) ; de vice-présidente en matière d’équité, Caroline Lu (Solutions), Leila Moumouni-Tcouassi (Sortante – Unie.e.s), Pamela Twagirayezu (indépendante) ; et de Président de la FÉUO, Philip Garcia-Duchesne (Solutions), Rizki Rachiq (Uni.e.s), se sont ainsi opposés sur une série de questions élaborées par la presse étudiante de l’Université et préselectionnées par le Directeur des élections Qussai Abu-Naqoos.

Premières passes d’armes

Alors que chaque candidat.e présente des Curriculum Vitae plus promotionnels et embellis les uns des autres, la première attaque véritable entre les deux parties est lancée par la candidate de Solutions au poste de V.-P. Interne, Zwierzchowski, au sujet du financement des clubs. Dès sa présentation au public, cette dernière promet de rompre avec l’attitude actuelle de la FÉUO et de renforcer le financement alloué aux clubs.

Dans une attitude des plus théâtrales, le candidat à la présidence de la FÉUO d’Uni.e.s, Rachiq, s’est levé en déclarant, « je veux être le président, je vais vous regarder droit dans les yeux, par respect pour vous », avant de revenir sur son expérience au sein de la Fédération qui lui confère selon lui toutes les qualités pour « être un vrai leader ». Proposition intéressante, Rachiq avance l’idée de récompenser le bénévolat sur le campus par l’éligibilité à une bourse.

Son opposant et candidat pour l’équipe Solutions, Garcia-Duchesne, attaque d’entrée de jeu le bilan de Rachiq en tant que V.-P. Finance sortant et l’opacité actuelle des budgets de la FÉUO en soulignant que « maximiser l’utilisation de l’argent [de la communauté étudiante] est essentiel ». Il a par la suite insisté sur son appartenance à la Francophonie ontarienne et sa volonté de défendre les droits de la communauté sur le campus.

Discrimination et intersectionnalité

Les questions adressées aux candidates au poste de V.-P. en matière d’équité ont spécifiquement ciblé leurs perspectives de travail en matière de lutte contre la discrimination, d’intégration et de santé mentale. La candidate pour Uni.e.s, Moumouni-Tchouassi, a alors insisté sur la priorité de travailler sur la perception des étudiant.e.s racisé.e.s et marginalisé.e.s.

La candidate indépendante Twagirayezu a pour sa part mis en avant l’importance d’arrêter les dissensions entre la FÉUO et les étudiant.e.s et la nécessité d’ouvrir et maintenir un dialogue à ce sujet. Lu, la candidate pour Solutions a surenchéri dans la même perspective en proposant d’ouvrir des groupes de discussions sur la discrimination et d’organiser des événements intersectionnels entre les clubs et les services.

Moumouni-Tchouassi, candidate sortante au poste de V.-P. en matière d’équité a réagi en mettant l’accent sur les services déjà existants et disponibles en la matière ainsi que le travail effectué par la Fédération à ce sujet.

Engagement et politique étudiante

Interrogée sur la mobilisation en matière de politique étudiante, la candidate de Solutions à la position de V.-P. Interne a mis en avant l’idée d’ouvrir le service de la FÉUO Zoom Productions à l’ensemble de la communauté étudiante. Bader a pour sa part proposé d’augmenter l’engagement étudiant et la visibilité par le renforcement des relations entre l’exécutif de la Fédération et les clubs ainsi que par la création de podcasts par l’intermédiaire de Zoom Productions.

La candidate d’Uni.e.s a également proposé de travailler en plus grande collaboration avec le V.-P. aux Opérations afin de donner plus de flexibilité aux budgets des clubs, et ainsi les adapter à leurs besoins. Zwierzchowski a répondu en proposant pour sa part la création d’un système de prêts à l’avance destiné à favoriser l’émergence de nouveaux clubs ainsi que la mise en place d’un poste dévolu à la surveillance et l’accompagnement des clubs quant à leurs budgets.

Une gestion familiale

Alors que l’ensemble des candidat.e.s était interrogé sur les dimensions interpersonnelles et les conflits internes au sein de l’exécutif, l’équipe Solutions a souligné l’importance de créer un poste à temps plein pour la gestion des ressources humaines et de ne pas simplement confier cette responsabilité à un élu. Ce à quoi l’actuel contrôleur général de la FÉUO et candidate d’Uni.e.s au poste de V.-P. Interne, Bader, a répondu qu’il fallait simplement avoir un esprit d’équipe, que « tes collègues deviennent tes amis ».

Une position largement partagée par Rachiq qui a affirmé qu’« embaucher quelqu’un pour gérer les conflits, c’est une perte d’argent » en mettant en avant l’idée de gérer l’exécutif comme « une famille ». Une idée dont Zwierzchowski a mis en avant les limites, notamment avec la possibilité d’un exécutif composé de membres de chaque parti.

Débat du 1er février – L’opposition prône une gestion inclusive

Organisé dans le Hall d’entrée de SITE, le second débat a attiré une trentaine de personnes venues soutenir les candidat.e.s aux postes de vice-président aux Opérations, Axel Gaga (Uni.e.s) et Shannon Berry (Solutions) ; de vice-président Externe, Paige Booth (Uni.e.s) et Matthew Boulden (Solutions) ; et de vice-président aux Affaires sociales, Faduma Wais (Uni.e.s) et Adam Ha (Solutions).

Alors que l’audience témoigne toujours d’une forte mobilisation de Solutions, le président sortant de la FÉUO et modérateur du débat, Hadi Wess, a rappelé que la Fédération lutte et travaille contre l’intimidation. En évoquant les mises en garde effectuées la veille, Wess a réitéré les menaces d’expulsion de l’audience.

 Responsabilité et transparence

En ouvrant les présentations, Booth, la candidate d’Uni.e.s au poste de V.-P. Externe, a fait part de sa volonté de « faire du changement sur le campus » et a insisté sur l’accompagnement des étudiant.e.s à l’insertion professionnelle ainsi que sur la lutte contre l’augmentation continue des frais de scolarité à l’Université d’Ottawa.

Son concurrent, Boulden, en attaquant le bilan de l’exécutif sortant, a souligné la nécessité de responsabiliser et de rendre plus transparente la gestion de la FÉUO, notamment en ce qui concerne les finances de la Fédération et la justification de ses budgets. Une position soutenue par Ha, le candidat de Solutions au poste de V.-P. aux Affaires sociales.

Sa concurrente et candidate d’Uni.e.s, Wais, a préféré insister sur sa volonté de créer un campus plus inclusif ainsi qu’un esprit et une culture commune aux étudiant.e.s de l’Université, notamment par l’organisation de divertissements et d’événements tout au long de l’année universitaire. Une position partagée par Gaga, qui, tout en défendant son propre bilan, a insisté sur l’idée de collaborer avec la ville d’Ottawa pour améliorer les transports qui desservent l’Université et la gestion de la carte U-Pass.

Berry, son opposante, a continué sur la ligne du parti Solutions en proposant d’offrir plus d’options aux étudiant.e.s pour payer les frais de scolarité et d’améliorer le financement des clubs. Elle souhaite également mettre en œuvre un système de mises à jour en ligne continue sur le budget de la FÉUO afin de le rendre plus transparent et de mettre en évidence les coûts des événements organisés par la FÉUO. Berry avance également l’idée d’ouvrir les réunions de l’exécutif aux membres de la Fédération.

Un manque de transparence par la suite réfuté par Gaga qui soutient que les budgets de la FÉUO sont d’ores et déjà disponibles en ligne. Le V-.P. sortant aux Affaires sociales propose pour sa part de mettre en place un « traqueur de dépense » mis à jour de manière hebdomadaire pour informer les étudiant.e.s.

À l’occasion, des questions spécifiquement adressées aux candidat.e.s au poste de V.-P. Externe ont abordé les enjeux de la représentation étudiante au sein des instances de gouvernance de l’Université et de l’augmentation des frais de scolarité. Boulden a procédé à une attaque directe contre l’exécutif sortant en abordant les dysfonctionnements des Conseils d’Administration de la FÉUO et en insistant sur le de faire de la démocratie une priorité sur le campus.

Budget participatif et frais de scolarité

En abordant la question des frais de scolarité, Booth, la candidate d’Uni.e.s, a proposé l’idée de mobiliser la communauté étudiante autour de l’élaboration d’un contre-budget afin de le soumettre à l’administration de l’Université. Boulden a alors souligné la complexité du dossier en rappelant le poids que le gouvernement provincial de l’Ontario possédait sur la question du financement des universités.

Boulden a pour sa part suggéré de combattre l’augmentation des frais de scolarité par le développement d’un budget collaboratif avec l’Université et d’un engagement plus important sur l’action du gouvernement provincial. Une proposition rapidement rattrapée par Gaga qui a tenu a rappeler qu’il avait déjà proposé le budget participatif au cours de son mandat tout en soulignant le manque de poids de l’Université face au gouvernement provincial.

Interrogé.e.s sur la pertinence et la cohésion du Mois de la francophonie, les candidat.e.s au poste de V.-P. aux Affaires sociales se sont prononcé.e.s dans un français laborieux. Alors que le candidat de Solutions a suggéré de faire venir plus de comédiens, en proposant notamment le nom de Gad Elmaleh, la candidate d’Uni.e.s a rappelé que les étudiant.e.s francophones représentaient plus 33 % de la population sur le campus et qu’il était à ce titre essentiel de rendre l’ensemble des événements bilingues et de se mobiliser sur l’ensemble de l’année universitaire.

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