
Coups de feu dans le quartier Côte-de-Sable Aucune procédure d’urgence n’a été mise en place
-Par Soraya Benchekroun-
Plusieurs coups de feu ont été tirés sur la rue Chapel, tout près du campus de l’Université d’Ottawa (U d’O), le 31 août dernier. Aucune procédure d’urgence n’a alors été déclenchée par l’Université pour avertir la population étudiante et les employés du danger potentiel. La Rotonde fait le point sur les mesures d’urgence utilisées sur le campus.
Un communiqué diffusé par le Service de police de la Ville d’Ottawa immédiatement après l’incident a signalé l’arrestation du suspect, Phillip McGuffie, âgé de 22 ans et originaire d’Ottawa. La police a affirmé avoir effectué la saisie d’un pistolet semi-automatique de calibre 9 mm sur les lieux.
Patrick Charrette, directeur des communications institutionnelles à l’Université d’Ottawa, a expliqué
« qu’il faut comprendre qu’en aucun temps il n’y a eu une menace immédiate aux gens du campus. Ça l’a commencé à l’extérieur du campus, mais ç’a débordé sur le campus, et puis la situation était directement sous contrôle policier. Au moment où ç’a débordé au complexe sportif Minto, la menace était réglée ».
Plusieurs parents, étudiants et employés ont critiqué les mesures prises par le Service de la protection de l’Université. M. Charrette affirme que l’Université a tout de même pris quelques mesures par la suite, en faisant notamment le tour du complexe sportif et en vérifiant auprès des gens que tout allait bien et que le campus était sécuritaire. Il ajoute qu’il n’était pas approprié d’activer le système d’urgence dans ce cas.
La campagne « Êtes-vousprêt? » a été mise en place à l’U d’O comme mécanisme de sensibilisation et de surveillance entre étudiants et professeurs, avec lequel chacun rapporte un événement d’urgence. S’il est nécessaire d’évacuer le campus, il y aurait des messages envoyés par « textos », par « tweets », par courriel, et un message qui apparaitrait sur tous les ordinateurs de bureau ou portables reliés au réseau universitaire, sans oublier un avis aux médias et aux parents.
Le Ministère de la Sécurité communautaire et des services correctionnels a établi un guide d’action pour les situations d’urgence dans les collèges et universités, intitulé « Lignes directrices pour l’élaboration et le maintien des marches à suivre en matière de confinement barricadé dans les collèges et universités de l’Ontario » et mis en place par le gouvernement.
Ce plan englobe l’élaboration d’une procédure de confinement barricadé appropriée définissant la manière dont doit agir un établissement à l’occasion d’un événement violent « potentiel » ou « réel ». La direction de l’U d’O n’a toutefois pas ressenti le besoin de déclencher la procédure de confinement barricadé alors qu’un individu avec une arme à feu se trouvait dans les environs du campus.
« Est-ce qu’on aurait pu communiquer de façon plus large après coup? On prend compte des commentaires », souligne M. Charrette.
Les lignes directrices du gouvernement quant aux questions d’urgences expliquent qu’une fois qu’un établissement s’est doté d’outils en confinement barricadé, il est extrêmement important de définir des marches à suivre concernant les façons et les moyens de communiquer avec les étudiants, le personnel, les médias, les parents et autres. M. Charrette explique que l’Université effectue régulièrement des tests d’urgence et d’évacuation.
« Il y a trois semaines, on a fait un exercice de simulation réelle où on a évacué l’édifice Fauteux, disant qu’il y a un échappement de produit toxique qui a eu lieu. Les gens ont vite évacué et le système de motif d’urgence a très bien fonctionné », rassure M. Charrette.
La communication sur le campus entre étudiants, employés et membres de la direction est la clé du succès des opérations d’urgence, indique le document.