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Quand COOP et COVID-19 ne font pas bon ménage

Crédit visuel : Archives

Par Clémence Roy-Darisse – Journaliste 

Le régime COOP de l’Université d’Ottawa propose aux étudiant.e.s d’inclure à leur parcours universitaire 16 mois de stage rémunérés. Plus de 1000 étudiant.e.s sont admis.e.s dans le programme chaque année. Cet été, 2040 étudiant.e.s en COOP devaient effectuer un stage ; seulement 1530 d’entre eux ont pu le faire. La Rotonde fait le bilan des impacts du coronavirus sur ce programme important.

Ursula Johansson Rivero et Jade Tesluk sont toutes deux étudiantes en développement international et mondialisation, et inscrites au régime COOP. Elles sont dans leur troisième d’année d’études et avaient un stage de prévu pour l’été.

Cependant, au début de la session d’été, Tesluk attendait encore une réponse de près de 60 employeurs différents puisque « [plusieurs emplois ont été annulés] parce que c’était principalement des emplois au gouvernement », résume-elle.

Bien qu’elle travaille maintenant comme assistante de recherche pour l’Université d’Ottawa, Tesluk ne s’attendait pas à de tels changements. « Le régime COOP s’est pratiquement arrêté quand la pandémie a débuté », confie-elle. « C’était frustrant parce que tu te sens impuissante comme étudiante. Tu payes un montant [par année] et tu t’attends à recevoir un emploi qui va faire avancer ta carrière […] plusieurs ne savaient pas quoi faire », élabore-elle. 

Chaque étudiant.e. citoyen.e canadien.e doit en effet payer 795$ par an ; 1000$ sont exigés des étudiant.e.s internationaux.ales pour les programmes optionnels de COOP. 

Le gouvernement est un employeur important, mais il a retiré de nombreuses offres d’emploi au début de la pandémie.

Des employeurs se désistent

Gaby St-Pierre, directeur du régime COOP explique que le gouvernement « était un peu sur pause » avec l’apparition du virus. Par la suite, le gouvernement a fait un suivi avec les gestionnaires pour poursuivre l’embauche des étudiant.e.s et les accueillir en télétravail.  « On a eu un regain d’embauche [dans le dernier mois] », souligne-il. 

Il appuie toutefois que plusieurs annulations de postes sont dues à la transposition en télétravail : « il y a beaucoup d’employeurs qui ne savaient pas s’ils allaient pouvoir accueillir les étudiants de façon virtuelle » explique-t-il, en citant notamment les usines, les industries, ou les emplois qui nécessitent de travailler sur une machine ou dans un laboratoire ; « ces stages-là, on les a perdus ». 

Les stages qui pouvaient se maintenir en formule télétravail ont toutefois été gardés. 

Des retards importants 

Johansson Rivero, quant à elle, travaillera, si tout se passe bien, pour l’Agence de revenu du Canada en tant qu’agente de correspondance. La pandémie cause toutefois des retards importants. 

Elle attend toujours des nouvelles de son employeur pour passer un contrôle de sécurité nécessaire au début de son contrat. Cette étape ralentit ainsi le début de son stage et l’inquiète puisqu’elle doit la réaliser en présentiel. « À cause du coronavirus, je ne peux pas [faire le contrôle de sécurité]. Je suis donc bloquée et j’attends », explique-elle. Elle rapporte avoir jusqu’au « 15 juin pour commencer à travailler, sinon le stage est annulé. » 

St-Pierre ajoute toutefois que « cette année [ils vont] accepter des stages de huit semaines » et donc que les stages pourront commencer au plus tard le 1er juillet. 

Le soutien de COOP 

Pour les étudiants d’été qui n’avaient pas eu d’offres d’emploi en date du 1er mai, le bureau COOP les a invités à prendre des cours d’été. « Il y a eu une forte augmentation des étudiant.e.s qui ont pris des cours en ligne à l’été », affirme St-Pierre. Ils perdaient donc une session de stage. 

St-Pierre raconte que la demande de services a particulièrement augmenté en raison du contexte de pandémie. Tous les services habituellement offerts en présentiel ont dû être transposés au virtuel. Cette transposition exigeait une charge de travail supérieure. 

Des employé.e.s ont donc dû être re-déployés afin de répondre aux besoins des étudiant.e.s. Une équipe de trois intervenant.e.s a été formée pour répondre directement aux questions et inquiétudes découlant du contexte. 

Johansson Rivero affirme s’être sentie « épaulée » par le bureau COOP et Tesluk ressent qu’ils « essaient d’aider ». Elle reçoit une fois par semaine un courriel détaillant des informations sur le travail en ligne, des offres de séminaires sur comment travailler de la maison ou faire une entrevue en ligne…

Tesluk et Johansson Rivero apprécient le soutien du bureau COOP en cette situation particulière. ; elles sont toutefois conscientes qu’elles doivent souvent effectuer le premier pas pour le recevoir. 

Bénéfices de COOP et du télétravail 

Bien que la situation complexifie le processus, le régime COOP, qui fête ses 40 ans, bénéficie grandement aux étudiant.e.s. L’expérience de travail est perçue par les deux étudiant.e.s comme un  atout colossal. Johansson Rivero ajoute que le système central de COOP, regroupant plusieurs postes accessibles en un seul navigateur, facilite la recherche d’emplois. 

La formule de télétravail possède aussi ses avantages selon St-Pierre : « on est en train de vivre quelque chose de nouveau qui va révolutionner le marché de l’emploi, on ne retournera jamais à la normalité », affirme-il. Il se dit aussi être très positif et optimiste concernant les changements qui se feront à ce propos. 

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