Actualités
Par : Stéphanie Bacher – Journaliste
Sarah Abood, étudiante au baccalauréat en sciences sociales avec une mineure en économie à l’Université d’Ottawa (U d’O), a récemment créé l’entreprise Thawrih dans l’objectif de commercialiser des vêtements de sport à destination des communautés religieuses musulmanes et sikhes. Comment ce projet peut-il favoriser la pratique du sport pour ces communautés religieuses? La Rotonde s’est entretenue avec la co-fondatrice de l’entreprise ainsi que le Centre de ressources des femmes de la Fédération Étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO) pour connaitre leur avis sur la question.
Une volonté de concilier
Initialement entraîneurs sportifs pour particuliers, Abood et son partenaire, Sami Dabliz ont eu l’idée de créer leur entreprise pour répondre aux besoins de leurs client.e.s. Ces dernier.e.s leur faisaient notamment part de leur préférence de s’entrainer chez eux plutôt qu’à la salle de sport, en raison des restrictions religieuses qui limitent le choix d’articles de sport qu’ils peuvent porter en public. L’idée de créer une ligne de vêtements de sport adaptés à leurs besoins allait alors de soit.
Pourquoi se focaliser sur ces deux communautés ? Selon Abood, « les marchés de vêtements de sport sont sous-représentés au niveau des communautés musulmanes et sikhes ». Le développement d’une telle entreprise en parallèle de ses études universitaires a cependant été un grand défi pour elle, surtout lorsque les banques et investisseurs sont hésitants à s’impliquer étant donné la jeunesse de la compagnie et de ses fondatrices.
#OwnYourSkin
L’entreprise Thawrih veut, selon Abood, créer un environnement où tout le monde se sent confortable dans son corps, fier de ses croyances et de ses origines. Abood affirme que les produits de l’entreprise contribuent déjà à l’autonomisation des personnes puisque l’accès à ces produits donne de la confiance aux personnes qui les portent.
La compagnie a créé le hashtag #OwnYourSkin pour encourager les personnes à bien se sentir dans leur peau, peu importe leurs croyances religieuses. Elle souligne que « savoir que tu as de la représentation au sein de ce qui était avant un marché marginal brise les barrières et révolutionne l’industrie des vêtements de sport ».
Selon Joyce Joseph, la Coordinatrice du Centre de ressources des femmes de la FÉUO, « si les femmes musulmanes et sikhes veulent faire du sport et qu’elles ont les ressources nécessaires pour porter des vêtements confortables, alors elles devraient avoir le droit de le faire ».
L’entreprise a également une mission sociale en employant des réfugiés syriens établis à Ottawa. Elle leur offre ainsi une source de revenus venant renforcer leur effort d’intégration, surtout dans un contexte où ils font souvent face à des barrières de transport et de langue pour trouver un emploi.