Crédit visuel : Andrey Gosse – Directeur Artistique
Par Miléna Frachebois – Journaliste
La Saint-Valentin semble être le jour prisé de l’année où les hommes et femmes font leurs sérénades et où les amoureux célèbrent leur amour. Pendant ce temps-là, les célibataires boudent… Moi, je ne sais pas quoi penser.
Huit ans. Je me lève et remarque que c’est le jour de la Saint-Valentin. À mon école française, je ne reçois pas de cartes d’enfants ou de chocolats de la maîtresse.
Je ne comprends pas l’utilité de cette fête. À la fin de la journée, mes parents vont au restaurant. Ma mère reçoit des fleurs. C’est le seul jour de l’année où mes parents font quelque chose. Ça se répétera tous les ans.
Toujours pareil
Adolescente, j’entends mes copines bavarder de leurs plans pour cette dite journée. Elles se plaignent de leur célibat. Elles manquent d’attention ou souhaitent dépenser de l’argent ? Je ne sais pas. Au final, cette fête n’a rien changé pour moi cette année-là.
Enfin, mon tour arrive : je suis en couple avec un romantique. La Saint-Valentin m’appelle donc. Première année, un restaurant et des roses sont à l’affiche.
Prédictible ? Oui. Coûteux ? Oui. Cela a-t-il changé la façon dont je conçois l’amour ou la force avec laquelle j’aime mon partenaire ? Non.
Sentiments partagés
La Saint-Valentin, telle que je la comprends, est originalement une fête de l’amour. Pourtant, elle s’est adaptée au spectre contemporain de notre société. Plusieurs critiquent cette fête, la voyant comme une occasion pour consommer davantage. Il est vrai que cette fête ne représente pas l’amour tel qu’il est réellement au quotidien et n’en change pas la conception.
Bien que je sois contre certains aspects de la Saint-Valentin une partie de moi ne peut s’empêcher de sourire chaque année ; de me réjouir des surprises prévues par le fameux romantique, d’être encore plus excitée de voir sa réaction à ma surprise, d’espérer manger dans un restaurant inhabituel. Je représente moi-même le cliché de la société capitaliste que je critique tant.
Verdict
La Saint-Valentin reste malheureusement très souvent le portrait du couple hétérosexuel mené par l’homme dominant romantique, nous ne devons pas pour autant nous sentir coupable de la fêter. Nous n’avons pas à suivre ce schéma hétérosexiste.
Alors pourquoi ne pas faire une activité, au lieu de s’acheter un cadeau ? Profitez du bal des neiges, allez patiner autour d’un chocolat chaud, visitez un musée ! Inversez les rôles et propagez réellement l’ouverture et l’amour.