
Conseil d’administration de la FÉUO: Pleins feux sur les dépenses de l’exécutif
Frédérique Mazerolle
Les membres du Conseil d’administration (CA) de la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO) ont eu droit à une réunion mouvementée le 16 août dernier, alors que l’annonce du budget et la présentation du contrôleur général étaient à l’agenda. Questions, commentaires et surtout inquiétudes ont été exprimés lors de la réunion. La Rotonde vous revient sur les grands moments de cette rencontre entre politicien.ne.s étudiant.e.s.
Le CA tourne le dos à l’exécutif
Alors que le budget semblait être plus qu’attendu par les membres du CA, ce fut la présentation du rapport du contrôleur général qui créa le plus d’émoi dans la salle. Rédigé par le nouveau contrôleur général en poste, Tanner Tallon, le rapport faisait état d’une enquête sur les dépenses des membres de l’exécutif.
Tallon a d’emblée demandé à ce que le rapport soit présenté en huit-clos. Nombreux furent les membres du Conseil d’administration qui s’opposèrent à cette proposition.
« Si le rapport sera présenté comme tel aux étudiant.e.s suite à cette réunion, pourquoi ne pouvons-nous pas tout simplement le présenter au public aujourd’hui? », a demandé Caylie McKinlay, représentante de la Faculté des sciences sociales.
Les membres de l’exécutif ont quant à eux revendiqué l’importance du huit-clos en raison des répercussions que ce rapport pourrait engendrer.
« Nous voulons avoir cette conversation avec les membres du CA avant la publication du rapport », a commenté Vanessa Dorimain, vice-présidente aux affaires universitaires. « Le raison de le faire en huit-clos, c’est pour éviter toute fausse interprétation ou confusion de la part du corps étudiant. »
Lors du vote, seuls les membres du comité exécutif ont voté en faveur du huit-clos.
Le scandale des crédits taxi et compagnie
Suite au refus des membres de la demande de huit-clos, la présentation du rapport a été retardée par le contrôleur général lui-même qui, selon certains étudiant.e.s présents dans la salle, dont Erin Chapman, représentante de la Faculté des arts, aurait été vu en train d’effacer ou de modifier certains noms présents dans son rapport.
Pour défendre son geste, celui-ci a expliqué l’avoir fait en raison des risques légaux associés à la divulgation des noms de certains membres actifs et présents.
« Mes changements ne viennent pas changer le contenu du rapport, mais bien le montant de détails qui s’y retrouve », s’est expliqué Tallon.
En effet, le rapport initial contenait les noms de certains membres de l’exécutif et employé.e.s, anciens et présents, ayant abusé des ressources de la FÉUO, par l’entremise des crédits taxis et autres dépenses jugées comme étant secondaires.
« Les dépenses annuelles pour les années 2013-2014, 2014-2015 et 2015-2016 quant aux crédits taxi s’élèvent respectivement à 1 030,31$, 3 310,33$ et finalement, 6 484,18$ » a indiqué Tallon. Selon les chiffres du rapport, deux membres de l’exécutif de l’année 2015-2016 auraient dépensé au-delà de 900$ en crédits taxi respectivement.
Celui-ci a également noté que selon les factures, la majorité des transports par taxi ont été faits du lieu de résidence d’un ou d’une membre de l’exécutif vers leur bureau ou jusqu’au lieu d’évènements organisés par la FÉUO, ainsi qu’à l’extérieur des heures de bureau.
La location d’une chambre d’hôtel s’élevant à 300$ au Delta, dans le centre-ville d’Ottawa, a également été jugée comme étant aberrante par le contrôleur général, « si l’on considère la situation financière délicate de la Fédération étudiante », entend-il.
Alors qu’aucun nom n’a été révélé lors de la présentation du rapport, Roméo Ahimakin et Hadi Wess, respectivement président et vice-président aux affaires sociales, ont expliqué que certains membres n’habitaient pas nécessairement dans le centre-ville et que, par conséquent, les quartiers où ils demeuraient pouvaient ne pas être desservis par les autobus tard en soirée.
Ahimakin a également souligné qu’il aurait été important d’organiser des entretiens avec les membres de l’exécutif pour discuter des modalités justifiant l’utilisation des crédits taxi. « Les chiffres peuvent nous dire une chose, alors qu’une entrevue pour en dire une autre », a-t-il ajouté.
Suite aux recommandations du contrôleur général, le CA aura accepté de prendre en considération la création d’une politique quant à l’utilisation des crédits taxi. Des recommandations à ce sujet pourront faire surface lors de la prochaine réunion du Conseil d’administration, qui aura lieu le 18 septembre.