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Conflit de travail à l’UNB : Les professeurs mis en lock-out par la direction

20 janvier 2014

Illustration : Nicholas DuBois

 

 

 

 

 

 

– Par Samuel Lafontaine –

À partir du 13 janvier à minuit et une minute, les professeurs à temps plein de l’Université du Nouveau-Brunswick sont entrés en grève après l’échec des négociations concernant le renouvellement de leur convention collective.

Anne Brown, professeure au Département d’études françaises et au programme d’études des femmes de l’Université du Nouveau-Brunswick, explique les demandes de son syndicat et de ses collègues enseignants : « Il y a eu une perte de professeur ces dernières années à l’UNB. Ce que nous voulons, c’est préserver la réputation de l’Université en attirant de jeunes professeurs avec de meilleurs salaires, qui seraient comparables à d’autres universités, et de meilleures conditions de travail. Aujourd’hui, le manque de nouveaux professeurs entraine des coupures à l’intérieur des programmes et ce sont les étudiants qui en souffrent ».

Les demandes salariales des professeurs n’ont pas été assouvies par les propositions patronales et après deux rencontres tenues les 8 et 10 janvier, les deux partis en sont arrivés à un protocole encadrant la grève.

Cependant, il n’est plus possible de parler de grève puisqu’à partir du 14 janvier à sept heures du matin, les grévistes ont été mis en lock-out par leur employeur.

En plus du lockout, la direction de l’Université a aussi engagé la firme de sécurité privée AFIMAC pour assurer la sécurité de tous durant le conflit. Dès mardi (14 janvier 2014), des agents de sécurité ont été aperçus sur les campus de Fredericton et de St-Jean.

Le conflit de travail est quelque peu complexe, mais pour les étudiants, la situation s’explique ainsi : cette grève devenue lock-out les empêche d’accéder à leurs cours sur les campus de Fredericton, St-Jean, Bathurst et Moncton. Certains, mais pas tous, des cours offerts en ligne sont suspendus et les cours offerts à Miramichi continuent normalement. Les cours non-crédités ne sont également pas affectés.

Cependant, une demande patronale qui aurait permis de laisser enseigner les professeurs du programme de soins infirmiers afin de ne pas pénaliser le cheminement particulier des étudiants de ce programme aurait été refusée par le syndicat des professeurs (AUNBT).

« C’est le lock-out qui est venu empêcher les professeurs à temps partiel d’enseigner. Notre grève concernait seulement les professeurs à temps plein puisque les professeurs à temps partiel ont déjà signé une nouvelle convention collective avec notre employeur », affirme Mme Brown.

Puisque la majorité des étudiants n’a pas accès à ses cours, l’Université a répondu à une demande de l’association étudiante UNBSU en reportant indéfiniment la date de paiement des frais de scolarité pour les étudiants qui ne les auraient pas déjà acquittés.

Faute de moyen financier, le journal étudiant The Brunswickan a annoncé qu’il cessait de publier des éditions papiers jusqu’à la fin du conflit, tout en continuant de publier régulièrement sur son site internet. Il faut dire que le journal tire ses principaux revenus de la contribution financière de l’association étudiante. Cette contribution étant faite à partir de la cotisation payée par les étudiants en même temps que leurs frais de scolarité.

En signe de solidarité avec les professeurs, les facteurs syndiqués des compagnies UPS et Purolator ont annoncé le 15 janvier qu’ils ne franchiraient pas les piquets de grève pour livrer le courrier et les colis. L’Université du Nouveau-Brunswick a donc annoncé un nouveau protocole afin que les étudiants puissent avoir accès à ce qu’ils ont commandé. La salle de courrier de l’Université va aller chercher tout ce qui devait être livré directement à l’entreposage des compagnies.

Pour ceux et celles qui seraient intéressés à en savoir plus sur le conflit et à en suivre l’actualité, il est possible de consulter un site internet créé par l’Université en allant au http://www.unblabour.ca/ ou d’aller sur le site du journal étudiant au  http://thebruns.ca/

Le conflit qui se déroule présentement à l’UNB ne va pas sans rappeler le conflit avorté de l’été dernier à l’Université d’Ottawa, où les négociations entre les enseignants et la direction ont finalement abouti à un accord permettant aux étudiants de commencer leur semestre comme prévu.

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