Conférence sur le G20 : Un laboratoire de collaboration institutionnelle
– Par Sinda Garziz –
Mardi dernier, dans les enceintes de la Faculté des sciences sociales de l’Université d’Ottawa, le Centre d’études en politiques internationales (CÉPI), en collaboration avec le Réseau de recherche en économie politique internationale (RÉPI), a organisé une conférence intitulée « Le G20, un laboratoire de coopération institutionnelle entre les pays créateurs du G20 et les pays émergents ». Le professeur Yves Tiberghien, a présenté les forces et les limites de cette coopération et certaines alternatives qui visent à surmonter ces lacunes.
Le Groupe des vingt (G20) regroupant les ministres des finances et les gouverneurs des banques centrales, qui représente environ 85 % du produit intérieur brut, plus de 75 % du commerce et les deux tiers de la population, à l’échelle mondiale, est contraint aujourd’hui à changer ses paramètres de gestion pour sauver le marché international. Avec l’émergence de la Chine, la gouvernance mondiale se trouve dans une situation où cette puissance jouerait le rôle de stabilisateur systémique en utilisant une approche très fluide et diversifiée.
Vu les dimensions actuelles du phénomène de globalisationet d’un manque de collaboration entre les institutions des différents pays,cela Témoigne de l’absence d’une alternative globale pour faire face aux problèmes écologiques.
Pour le professeur agrégé de sciences politique à l’Université de la Colombie-Britannique, Yves Tiberghien, « l’infrastructure actuelle des institutions de la gouvernance mondiale exprime aujourd’hui un besoin urgent de réparation, d’extension et d’adaptation » affirme-t-il.
La gouvernance mondiale est en train de vivre un dilemme très important. D’une part il y a une conscience générale qui indique que ce système ne marche plus correctement, et une volonté de remettre en question l’utilisation des biens publics mondiaux, mais cela entraine la reconnaissance que les forces économiques internationales ont changé de pays. Ces forces économiques ne sont plus l’Allemagne ou les États-Unis, mais plutôt la Chine, le Brésil et l’Inde.
Par ailleurs, Bruce Matador, un des participants à la conférence, mentionne que « tant que les États-Unis n’admettront pas que leur politique intérieure ait nui à ce système et n’accepteront pas la collaboration, et tant que l’Union européenne ne reconnaitra pas qu’elle n’est plus le centre du monde et que sa politique interne avec la montée du front national en France, par exemple, est en train de nuire au système globale, le changement ne se fera pas ».