Conférence sur la situation israélo-palestinienne : L’avenir de la région dans un seul État démocratique
– Par Anaïs Elboujdaïni –
Un seul État démocratique qui mettrait fin à des politiques racistes: voilà le vœu pour l’avenir de la Palestine et d’Israël formulé par les deux conférenciers d’un événement de l’École de développement international et de mondialisation (ÉDIM) de l’Université d’Ottawa (U d’O).
L’activiste pour la paix, Miko Peled, et la professeure de l’ÉDIM, Nadia Abu-Zahra, se sont succédés devant une assemblée d’une trentaine de personnes afin d’exposer les conditions de vie des Palestiniens et les politiques racistes de l’État d’Israël.
Fils d’un général israélien, M. Peled s’est affairé à présenter et défaire des mythes communs sur la question israélo-palestinienne. Sa propre expérience aidant, il retrace la fondation de mythes dans les livres d’école et dans la culture populaire. M. Peled s’offusque que l’idéologie sioniste se base sur le droit de retour du peuple juif sur la base que leurs ancêtres auraient vécu dans la région il y a 3000 ans.
« Si nous parlons du droit de retour des Palestiniens, alors là c’est une toute autre histoire! Là, il faut leur nier le droit de retour […] alors que certains d’entre eux ont encore les clés de leur maison », déplore-t-il.
Déjà un État
Selon M. Peled, il ne fait plus de doute qu’Israël ne forme qu’un seul État, dont les politiques racistes excluent la moitié de sa population. « Quand Miko [Peled] parle d’État raciste, il ne rigole pas », martèle Mme Abu-Zahra, suite à sa présentation. Elle rappelle qu’il existe des autoroutes accessibles seulement par les détenteurs de la citoyenneté israélienne. Cet exemple parmi tant d’autres démontre que l’État d’Israël a le pouvoir de discriminer les gens selon leur appartenance.
« À partir de maintenant, nous devons donner des droits égaux et aller de l’avant. La partition des terres est impensable », soutient M. Peled.
Pour la professeure à l’U d’O, il est important de se tourner vers le futur et de penser aux politiques qui favoriseront les gens. « Il faut désormais s’attaquer aux structures d’inégalité », explique Mme Abu-Zahra.
Appui au mouvement Boycott, désinvestissement et sanction
Le mouvement Boycott, désinvestissement et sanction (BDS) a été lancé en 2005, dans le but de combattre les politiques israéliennes à l’endroit des Palestiniens. BDS tente de recréer ce qui a apparemment fonctionné pour mettre fin au régime d’apartheid en Afrique du Sud.
Cependant, pour Mme Abu-Zahra, le boycott académique doit être le dernier, derrière les boycotts militaires, commerciaux et de l’industrie de la culture. Elle souligne qu’il est « insensé » de boycotter un individu, mais qu’il faut refuser de travailler avec certaines institutions qui ne prennent pas position contre la situation d’apartheid en Israël et Palestine.
Pour aller plus loin:
Livres:
Unfree in Palestine: Registration, Documentation and Movement Restriction, par Adah Kay et Nadia Abu-Zahra
The General’s Son, par Miko Peled
Documentaire: Roadmap to Apartheid