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Conférence : Politiquement correct c. liberté d’expression : le choc des convictions

8 février 2016

– Yasmine Mehdi –

Jeudi 28 janvier, il est 14 h 25, une centaine d’étudiants se précipitent au pavillon Fauteux. Ils ne se rendent pas à un cours, mais à une conférence sur un des sujets les plus chauds des derniers mois : le politiquement correct. Organisé par l’Institut des études libérales, l’évènement mettait en vedette Gad Saad, professeur à Concordia, qui a plus de 20 000 abonnés à son compte YouTube. Retour sur une conférence qui a soulevé les foules, et qui s’est achevée sur une note d’affront.

Une nouvelle culture, celle de la « victimisation »?

À son arrivée dans la salle, Matt Bufton, directeur de l’Institut des études libérales, ne s’est pas dit surpris de la foule rassemblée. En effet, c’est après le Yogagate qui a secoué l’U d’O l’automne dernier que l’idée de la conférence est née. Saad n’en a pourtant pas glissé un mot tout au long de sa présentation… y préférant des exemples américains, comme ceux sur les campus de Yale ou du Dartmouth.

Critique de la « culture de la victimisation » et du mouvement activiste, qu’il a qualifié de « phénomène de délire de masse », le professeur de marketing a fait forte impression sur les étudiants présents.

« On promeut des formes de diversité sans fin […], mais la forme de diversité la plus importante dans les universités, la diversité intellectuelle, n’est pas tolérée », a-t-il lancé amèrement, avant de conclure en apothéose que le politiquement correct menait la voie au totalitarisme puisqu’« aucune forme de liberté ne peut exister sans la liberté d’expression ».

Gad Saad c. la FÉUO

Si l’assemblée semblait partager les opinions du conférencier, ce n’a pas été le cas d’Anne-Émilie Hébert, présidente de la Fédération étudiante (FÉUO).

Suite à la conférence, la jeune femme a tenté de remettre les pendules à l’heure en appelant Saad à s’informer sur le mouvement activiste.

Dans sa longue intervention, celle-ci s’est déclarée femme homosexuelle, victime d’agression sexuelle et ayant une incapacité, provoquant des soupirs dans la salle, et une rapide répartie de Saad : « J’ai échappé à une exécution au Liban alors vous devez avoir un statut de victime très fort pour dépasser le mien. »

Matt Bufton s’est dit ravi de l’échange. « Des individus qui n’étaient pas d’accord ont pu échanger et mieux comprendre l’autre partie », a-t-il constaté. Suite à son différend avec le professeur, Hébert, visiblement secouée, a quitté l’évènement, et a depuis refusé de répondre aux questions de La Rotonde.

Il reste à savoir si Saad a perçu l’intervention d’Hébert avec autant d’enthousiasme. À en juger par la retransmission de la conférence qu’il a partagée sur sa chaine YouTube, dans laquelle il a coupé son interaction avec l’étudiante, il semblerait que la liberté d’expression absolue prônée par le professeur comporte finalement quelques conditions.

*Mise à jour : Après la publication de l’article, Gad Saad a contacté La Rotonde pour nous informer que l’édition de la vidéo de sa conférence ne relevait pas de lui mais de Colin Snelson, son monteur. Ainsi, ce serait à Snelson que serait ultimement revenu le choix d’enlever l’intervention de Hébert, par souci pour la longueur de la vidéo finale.

 

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