Actualités
Par Eugénie Benoist
CONFÉRENCE
Le jeudi 13 octobre dernier se tenait au Pavillon Fauteux une conférence portant sur les « angles-morts » de la politique internationale du Canada. Présentée par l’auteur et blogueur Yves Engler et organisée par le Groupe de recherche d’intérêt public de l’Ontario (GRIPO), une vingtaine de personnes étaient présentes à l’évènement. Retour.
Présenter le « véritable visage » du Canada
Engler a commencé sa présentation en soulignant que le Canada a toujours su projeter une image de pays accueillant et bienfaiteur. Cependant, le conférencier n’était pas de passage à l’Université d’Ottawa pour parler des bons coups du Canada sur la scène internationale, mais plutôt pour remettre en question son image pacifiste. Ainsi, le conférencier a abordé plusieurs aspects de cette image, allant du financement des médias au rôle problématique des multinationales.
Particulièrement intéressé par le cas d’Haïti, Engler a accusé le Canada d’avoir participé à la mise en œuvre d’un gouvernement en sa faveur et non en faveur des Haïtien.ne.s lors du coup d’État de 1991. Selon lui, les médias étaient complices dans la fabrication d’une opinion publique favorable à cette ingérence, étant donné qu’ils étaient financés par le gouvernement et qu’ils devaient par conséquent transmettre une image positive des politiques adoptées par le Canada.
Rappelons qu’en plus d’être connu pour ses écrits, Engler est très engagé sur la scène politique. En 2005, il s’est fait connaître en interrompant une conférence de presse sur Haïti donnée par Pierre Pettigrew, ministre des Affaires étrangères de l’époque, afin d’asperger l’homme politique d’un liquide rouge et de l’accuser d’avoir du sang sur les mains.
Lors de la conférence de jeudi dernier, la question du Moyen-Orient a également été abordée, et Engler n’a pas manqué de rappeler que l’armée canadienne était présente dans la région depuis près de quinze ans. Par ailleurs, l’auteur a établi un lien avec le secteur des médias, en soulignant que l’armée finançait sa propre agence médiatique et qu’elle bénéficiait donc d’un contrôle presque total sur l’information qui est diffusé quant à ses activités.
Une conférence qui dérange
Danik Dozet, membre bénévole du GRIPO, s’est dit très satisfait du déroulement de la conférence, lui qui s’intéresse beaucoup aux écrits d’Engler. Comme le conférencier, Dozet estime que les informations divulguées par les médias sont fausses et ne reflètent que le côté pacifiste du Canada.
L’étudiant illustre ses propos en donnant l’exemple de la compagnie minière canadienne Barry Boals, qui a fait l’objet de poursuites judiciaires pour abus des droits humains en lien avec l’exploitation des travailleurs dans des pays peu développés. « Ils n’en ont pas parlé. On ne peut pas se fier aux médias », finit-il par dire.
Suite à sa conférence, Engler a confié à La Rotonde qu’il ressortait satisfait de sa présentation et qu’il travaillait présentement sur le deuxième volume de son neuvième livre, qui présentera une autre approche des « angles-morts » de la politique extérieure du Canada.