Conférence sur les énergies renouvelables et le modèle coopératif : S’inspirer du modèle allemand
– Par Alex Jürgen Thumm –
Une conférence sur le potentiel de coopératives d’énergies renouvelables, organisée par la Ottawa Renewable Energy Co-operative (OREC), l’ambassade allemande et 1125@Carleton, a eu lieu à l’Université Carleton, lundi dernier. En présentant le succès du modèle de l’Allemagne, où la moitié des investissements en énergies renouvelables ont été faits par des citoyens, le Docteur Andreas Wieg a incité l’assistance d’une quarantaine de personnes, composée de nombreux étudiants, à investir dans l’énergie renouvelable par l’intermédiaire d’une association coopérative.
La transition énergétique de l’Allemagne se doit en grande partie aux coopératives énergétiques, a expliqué Dr. Wieg, directeur de l’Office allemande des coopératives énergétiques, comptant plus de 150 000 membres. La loi allemande, comme celle de l’Ontario, garantit à toute personne qui produit de l’énergie solaire ou éolienne que celle-ci sera achetée par l’État à un prix fixe. Cela équivaut à un profit garanti attrayant, souvent de 4 % par année, selon Dr. Wieg. L’investissement moyen des 200 000 Allemands participants est de 2500 dollars.
Kim Scott d’OREC a confirmé que « l’Ontario a été inspiré par l’exemple allemand ». L’Ontario et la Nouvelle-Écosse sont les seules provinces à compter un programme de rachat garanti au Canada. Selon Mme Scott, le modèle de coopérative favorise « le contrôle démocratique » et la souveraineté énergétique populaire, en plus de créer des emplois locaux et une option d’investissement socialement responsable.
OREC compte près de 300 membres et 2,2 millions de dollars en avoirs. Elle propose des investissements à partir de 2500 dollars à tout résident d’Ottawa, avec un dividende annuel de 5 %.
« Le défi en Allemagne n’était pas de recruter les gens, mais de les sensibiliser au modèle coopératif », a fait savoir Dr. Wieg. « Les gens sont en effet plus intéressés à faire partie d’une entreprise démocratique, coopérative et rentable qu’à agir contre les changements climatiques ».
Une coopérative énergétique contribue à la valeur régionale. « Les résidents-investisseurs peuvent voir leur investissement en œuvre » en engageant toute la communauté, a expliqué le spécialiste allemand. Le modèle élimine donc le syndrome du « pas dans ma cour » dans l’installation surtout d’éoliennes. « Rien n’a changé, mais on se demande “est-il à eux ou à moi ?” ».
Les coopératives énergétiques ont produit d’autres effets positifs, dont l’écotourisme dans les communautés rurales et la réduction de la consommation de l’énergie. « Les membres ont réduit de moitié leur consommation énergétique dans six ans, car leur investissement les amène à penser à l’énergie », a constaté Dr. Wieg. Il a partagé l’exemple d’un village qui avait besoin d’un toit sur leur stade pour se conformer aux règles d’une ligue. L’installation de panneaux solaires sur le nouveau toit a financé ce projet en entier. D’autres projets semblables montrent la possibilité de création d’infrastructures locales sans emprunts.